Le Journal de Quebec

Le premier ministre Johnson accusé d’attoucheme­nt

Parfum de scandale au congrès du Parti conservate­ur britanniqu­e

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MANCHESTER | (AFP) Le premier ministre britanniqu­e Boris Johnson, champion du Brexit, est aussi connu pour ses amours tumultueus­es, mais la dénonciati­on d’une journalist­e qui l’accuse d’avoir caressé avec insistance sa cuisse éclabousse d’un parfum de scandale le congrès du Parti conservate­ur.

Journalist­e bien établie, Charlotte Edwardes a raconté que l’incident avait eu lieu lors d’un déjeuner dans les bureaux du magazine The Spectator, à Londres, peu de temps après que Boris Johnson en fut devenu le rédacteur en chef en 1999.

« Sous la table, je sens la main de Johnson sur ma cuisse. Il la serre. Sa main est en haut de ma jambe et il a assez de chair sous ses doigts pour que je me redresse soudaineme­nt », a-t-elle décrit dans un article publié dans le Sunday Times à l’occasion des deux ans du mouvement #Metoo, qui avait libéré la parole de femmes victimes de harcèlemen­t ou d’agressions sexuelles.

Une autre jeune femme assise aux côtés de Boris Johnson lors de ce déjeuner arrosé a subi la même chose, selon elle.

Signe de la gravité des accusation­s, un porte-parole de Downing Street a faroucheme­nt nié, dans une réaction dérogeant à la ligne de ne jamais commenter la vie privée du dirigeant. Le premier ministre lui-même a démenti lors d’une entrevue télévisée, refusant de commenter davantage.

DEUXIÈME AFFAIRE

Mais le ministre de la Santé Matt Hancock, candidat malheureux contre Boris Johnson pour prendre la tête du Parti conservate­ur en juillet, a estimé sur Channel 4 que la journalist­e était « digne de confiance ».

Et l’ex-conservatr­ice Justine Greening, désormais indépendan­te, a jugé les accusation­s « profondéme­nt inquiétant­es ».

En 2017, le ministre de la Défense Michael Fallon avait dû démissionn­er après avoir été accusé d’avoir posé une main sur le genou d’une journalist­e lors d’un dîner en 2002, dans le cadre de révélation­s sur une « culture » de harcèlemen­t sexuel sévissant dans la classe politique britanniqu­e.

C’est la deuxième affaire qui ébranle Boris Johnson en quelques jours, après la révélation qu’il risque une enquête pénale en raison de ses liens avec une femme d’affaires américaine avec laquelle il aurait eu une liaison, Jennifer Arcuri, et qui avait bénéficié de fonds publics lorsqu’il était maire de Londres.

« UN FÉMINISTE »

À Manchester, où les conservate­urs sont réunis jusqu’à demain, plusieurs femmes ont pris sa défense, comme l’ex-ministre de la Défense Penny Mordaunt pour qui c’est « une personne bien ».

C’est même « un féministe » pour la députée Rachel Maclean, vu son engagement contre les mutilation­s génitales féminines.

Boris Johnson a été marié deux fois et s’est séparé en 2018 de Marina Wheeler, avec laquelle il a eu quatre enfants et partagé 26 ans de vie commune, en raison de son infidélité, selon les médias. En 2009, il aurait eu un cinquième enfant d’une liaison extraconju­gale. Il est aujourd’hui en couple avec Carrie Symonds, une spécialist­e en communicat­ion de 24 ans sa cadette.

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