Les câblos gagnent la 1re manche contre le CRTC
Les tarifs aux petits revendeurs devant les tribunaux
AGENCE QMI | La Cour d’appel fédérale ordonne la suspension temporaire d’une récente décision du CRTC concernant les tarifs facturés aux revendeurs de services internet pour accéder aux réseaux des grands câblodistributeurs, le temps de statuer sur la demande d’appel de ces derniers.
Actuellement, dans un souci de maintenir la concurrence dans ce domaine au pays, les principaux câblodistributeurs du pays sont tenus d’offrir un accès à prix abordable à leur réseau haute vitesse aux plus petits joueurs, qui peuvent ensuite revendre le service.
En ce sens, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a imposé, le 15 août dernier, de nouveaux tarifs définitifs de gros exigés aux revendeurs de services internet par les principaux joueurs de l’industrie. La décision du CRTC, déplorent Rogers, Shaw, Videotron, Cogeco et Bragg Communications (Eastlink), entraîne une diminution allant jusqu’à 72 % des tarifs qu’ils exigeaient de leurs partenaires plus petits.
Cinq câblodistributeurs ont donc décidé de se tourner vers les tribunaux pour contester cette décision. Ils sont parvenus à obtenir de la Cour d’appel fédérale, vendredi dernier, une ordonnance qui permet de suspendre la décision du CRTC, le temps de débattre du dossier en cour, notamment de leur motion en autorisation d’appel.
Dans leur demande déposée devant la Cour d’appel fédérale, à la mi-septembre, les cinq entreprises ont, entre autres, expliqué que la diminution de leurs revenus ferait en sorte qu’ils « n’auront désormais plus d’incitatifs à investir dans leurs réseaux, leur technologie et leur infrastructure ».
DÉCISION SUSPENDUE
Vendredi, le juge Yves de Montigny, de la Cour d’appel fédérale, a reconnu que «[…] la mise en oeuvre de l’ordonnance du CRTC pourrait entraîner une distorsion permanente du marché, à laquelle il pourrait être extrêmement difficile de remédier par la suite ». « Je suis d’avis que la prépondérance des inconvénients favorise le statu quo jusqu’à ce que la requête des demandeurs en autorisation d’appel et en injonction interlocutoire soit tranchée », a-t-il ajouté.