Bridor investit 170 M$ au Québec
Les projets d’expansion de la multinationale française reçoivent l’appui de l’état
Le géant français de la boulangerie Bridor a annoncé hier la concrétisation d’un projet d’agrandissement de 90 millions $ et d’un investissement de 80 millions $ dans ses installations de Boucherville.
L’entreprise a bénéficié d’un prêt de 34 millions $ de Québec.
« Une compagnie comme Bridor ne mérite pas de subvention. On parle d’un prêt. C’est une question de compétitivité. Je préfère qu’ils mettent de l’argent ici plutôt qu’à Philadelphie où ils ont une grosse usine », a expliqué au Journal le ministre de l’économie, Pierre Fitzgibbon, après l’annonce de Bridor, appartenant au Groupe Le Duff, dont le chiffre d’affaires frôle les 3 milliards $.
PRÊT DE 34 MILLIONS $
Quand Le Journal a demandé au directeur général de Bridor, Philippe Morin, si le prêt de 34 M$ d’investissement Québec (IQ) avait été nécessaire pour maintenir ses activités au Québec, le chef d’entreprise s’est montré irrité par la question.
« Jamais ça n’a été une condition, ça fait partie du package, c’est bien sûr », a répondu du tac au tac le grand patron de Bridor.
M. Morin n’a pas non plus aimé qu’on lui demande si Bridor allait rembourser le prêt.
« Bien sûr que l’on va rembourser. Vous avez déjà vu une entreprise qui ne rembourse pas ses prêts ? Je n’en connais pas de cette taille. C’est même limite insultant que vous nous posiez cette question », a-t-il répondu, agacé.
En plus du prêt de 34 millions $ avec intérêts de l’an dernier, Bridor a pu bénéficier d’un autre prêt de 15 millions $ de Québec en 2015, a confirmé l’entreprise.
Hier, Québec n’a cependant pas été en mesure de dire si ce prêt avait été remboursé ou non.
EMPIRE MONDIAL
Bridor est l’enseigne phare du Groupe Le Duff dans le monde. Près de 39 % de ses revenus viennent de ses usines, le reste provient de ses boulangeries ou restaurants, comme Brioche dorée ou encore Restaurante Del Arte.
En France, le Groupe Le Duff est présent à Paris et Rennes, mais la multinationale de la boulangerie a aussi des tentacules jusqu’à Pékin, en Chine.
Au Québec, Bridor a trois usines, dont deux à Boucherville, avec plus de 500 travailleurs, et une dans le quartier Mercier– Hochelaga-maisonneuve comptant une centaine d’employés.
Agrandissement, nouvelles chaînes de production… Bridor mise gros sur Boucherville avec ses nouveaux millions $ et espère pouvoir gonfler sa production de viennoiseries de 68 % d’ici l’an prochain.
Une fierté pour le ministre de l’économie, Pierre Fitzgibbon, qui juge important de voir des entreprises étrangères comme Bridor investir ici dans le secteur de la transformation alimentaire.
« Je peux vous confirmer que Bridor a grandement contribué à faire de la Montérégie la capitale de l’agroalimentaire au Québec », a-t-il rappelé.
Plus de 15 000 travailleurs oeuvrent dans 400 entreprises de transformation alimentaire en Montérégie. Les livraisons d’aliments transformés atteignent les 5,6 milliards de dollars.