Le Journal de Quebec

La firme TSO3 sous la loupe de L’AMF

L’organisme va se pencher sur la vente de l’entreprise à des intérêts américains

- JEAN-MICHEL GENOIS GAGNON

À la suite de signalemen­ts d’actionnair­es, l’autorité des marchés financiers (AMF) analysera le dossier de la vente de TSO3 et évaluera s’il y a matière à poursuite, a appris Le Journal.

Au cours des dernières semaines, plusieurs détenteurs de parts dans la compagnie de Québec ont contacté l’organisme de surveillan­ce afin qu’il ouvre une enquête sur les semaines précédant la vente de l’entreprise au géant américain Stryker Corporatio­n.

Les actionnair­es s’interrogen­t notamment sur le fait que la haute direction de TSO3 ait choisi de ne pas publier de communiqué lors de la signature d’une importante entente en juillet, soit quelques semaines avant l’annonce de la vente. L’informatio­n concernant ce nouveau partenaria­t a été connue seulement lors de la propositio­n d’achat.

Selon plusieurs actionnair­es, dont certains n’écartent pas aujourd’hui la possibilit­é de poursuivre la direction, la publicatio­n de ce contrat aurait pu avoir comme effet de faire grimper le titre à la Bourse de Toronto. Ce qui aurait pu forcer Stryker à bonifier son offre qui était de 0,43 $ par action.

HAUSSE DE L’ACTION

Il faut dire que le 11 juin, après avoir signé une entente avec le groupe d’achat pour des hôpitaux Capstone Health Alliance, l’action de TSO3 était passée de 36 à 45 cents lors de la publicatio­n de la nouvelle. La deuxième entente avec Vizient, qui n’a pas été divulguée lors de sa signature, a été conclue au cours des semaines suivantes.

« Je sais que plusieurs actionnair­es chez TSO3 ont fait des signalemen­ts à L’AMF. Cette dernière regarde le dossier. Le jour où nous allons en savoir plus, c’est si L’AMF juge qu’il y a matière à poursuite », avance Robert Lalonde, un actionnair­e de TSO3, déplorant le silence de l’organisme dans cette histoire.

« La semaine dernière, lors du vote des actionnair­es, le président de la compagnie, Richard M. Rumble, s’est défendu en soulignant que la publicatio­n de ce contrat n’aurait pas eu d’impact sur la valeur de l’action » estimant qu’il n’était pas à lui de juger si oui ou non un communiqué était pertinent.

Un point de vue également partagé par Normand Martineau, aussi actionnair­e de la compagnie spécialisé­e dans les technologi­es de stérilisat­ion des dispositif­s médicaux.

Au cours des dernières semaines, M. Martineau a fait des demandes auprès de L’AMF afin de savoir si TSO3 avait averti l’organisme de ses démarches lors de la signature de son deuxième contrat. La réponse a été non.

VÉRIFICATI­ONS

Du côté de l’autorité des marchés financiers, on refuse de parler d’enquête, pour le moment. On confirme toutefois réaliser des vérificati­ons dans ce dossier.

« C’est une analyse conforme à nos activités de surveillan­ce des marchés », répond le porte-parole de L’AMF, Jean-maurice Bouchard.

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