« C’est une histoire de Québec »
Luc Picard est en ville pour tourner des scènes du film sur le tueur à gages Gérald Gallant
Théâtre de plusieurs tristes exploits de Gérald Gallant, Québec et ses environs seront ratissés en long et en large au cours des prochains jours par le réalisateur-comédien Luc Picard et l’équipe du film consacré au pire tueur à gages de l’histoire du Québec.
À n’en point douter, ce séjour dans la région de la capitale, où des scènes seront tournées à huit endroits différents jusqu’à mardi prochain, revêt une grande importance pour les artisans de Gallant : Confessions d’un tueur à gages.
En plus de résider à Donnacona, l’ex-homme de main des Rock Machine, condamné à la prison à perpétuité après avoir admis 28 meurtres et 12 tentatives de meurtre durant la guerre des motards, a éliminé plusieurs rivaux de ses « employeurs » dans la région de Québec. « C’est une histoire de Québec », a indiqué Luc Picard, lors d’un bref entretien entre deux répétitions, hier.
On nous a même dit qu’une plus grande partie du tournage se serait déroulée à Québec si le budget du film avait été plus élevé.
La production était au Bonne Entente, hier, quand Le Journal a visité le plateau. Dans une chambre, Luc Picard, qui interprète Gallant vêtu d’un survêtement de jogging, et Sandrine Bisson, qui joue son amante, se donnaient la réplique.
« C’est là qu’elle commence à comprendre qu’il est peut-être un meurtrier », explique Picard, à propos de cette scène qui, dans la réalité, a eu lieu au Château Frontenac. « On triche parce que ça coûtait trop cher au Château Frontenac. »
À LA BASILIQUE
Les scènes à tourner dans la région reviennent sur plusieurs épisodes de la carrière mouvementée de Gallant et de la fameuse guerre des motards, qui aurait fait plus de 150 morts, de 1994 à 2002.
Dimanche, à la gare du Palais, on a recréé la rencontre entre le tueur et un complice déguisé en femme (David La Haye) avant un assassinat dans un restaurant Ashton.
La chaîne a d’ailleurs décliné la demande de la production de rejouer cette scène sanglante dans un de ses établissements. Un café de Montréal a été utilisé à la place.
Demain, ça se passe du côté de la basilique Sainte-anne-de-beaupré, là où Gallant a souvent reçu ses instructions de Marcel Demers, le numéro 2 du chapitre de Québec des Rock Machine, à l’insu de tout le monde.
« C’est arrivé à quelques reprises qu’il lui donnait ses contrats dans la basilique même parce qu’il n’y avait pas beaucoup de surveillance policière », relate Luc Picard.
CHEZ GALLANT À DONNACONA
Les producteurs ont aussi convaincu les nouveaux propriétaires de la maison que Gallant habitait, à Donnacona, de les laisser tourner des scènes à l’extérieur de la demeure. La véritable maison du tueur en série se retrouvera donc dans le film.
Par contre, l’erreur sur la personne qui a coûté la vie à un détective privé, en 1999, à Sainte-foy, sera laissée de côté.
« On ne l’aborde pas spécifiquement parce qu’il y en a eu une autre à Sainte-adèle. Évidemment, on ne va pas couvrir les 28 meurtres », mentionne Luc Picard. Adapté d’un livre écrit aux Éditions du Journal par les journalistes Éric Thibault et Félix Séguin, Gallant : Confessions d’un tueur à gages sortira sur les écrans au courant de 2020.