Le président américain se déchaîne sur Twitter
WASHINGTON | (AFP) Sous la menace d’une procédure de destitution, un Donald Trump furieux a laissé éclater hier sa frustration en s’en prenant, lors d’une journée survoltée, à Joe Biden, son possible adversaire en 2020, aux médias qualifiés de « corrompus », et à certains élus accusés de « trahison ».
Très agressif, le président américain a largement esquivé les questions sur le fond du dossier: la demande faite, par téléphone, à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky d’enquêter sur les activités du démocrate Joe Biden et de son fils, Hunter.
« Ce fut une magnifique conversation », s’est-il contenté de marteler lors d’une conférence de presse commune avec son homologue finlandais Sauli Niinisto, qui semblait par moments mal à l’aise.
« J’ai beaucoup de respect pour les lanceurs d’alertes, mais seulement quand ce sont des vrais », a-t-il ajouté, évoquant l’individu – dont l’identité reste un mystère – à l’origine de la procédure de destitution lancée par la Chambre des représentants.
« Biden et son fils sont de vrais escrocs », a-t-il tonné.
Déterminés à maintenir la pression, les démocrates du Congrès ont menacé hier de forcer la Maison-blanche à leur fournir des documents qu’ils réclament. Les parlementaires adresseront formellement à l’exécutif une injonction demain.
« On ne plaisante pas ici. Nous ne voulons pas que cela traîne pendant des mois et des mois, comme cela semble être la stratégie du gouvernement », a mis en garde le président démocrate de la puissante commission du Renseignement de la chambre basse, Adam Schiff.
SURENCHÈRE
En réponse, le 45e président de l’histoire donne depuis trois jours dans la surenchère. Dimanche, il a cité un pasteur baptiste qui parlait de risques de « guerre civile ». Lundi, il a suggéré d’arrêter un élu démocrate pour « trahison ». Mardi, il a dénoncé un « coup d’état » le visant.
« Les démocrates-qui-ne-font-rien devraient se concentrer sur notre pays, plutôt que de faire perdre à tout le monde du temps et de l’énergie sur des CONNERIES », a-t-il tweeté.
Pour l’heure, le cercle rapproché du président semble déterminé à jouer la montre, son chef de la diplomatie, Mike Pompeo, et son avocat personnel, Rudy Giuliani, au coeur de ce dossier, refusant le calendrier fixé par les élus démocrates du Congrès.