Le Journal de Quebec

Baveux, vous dites !

Julien Lacroix frappe dans le mille dans son spectacle

- CÉDRIC BÉLANGER

Il n’y a rien à l’épreuve de Julien Lacroix. Dans son premier spectacle Jusqu’ici tout va bien, qui porte assez bien son nom, l’humoriste ne s’embarrasse d’aucun tabou. Hilarant ? D’un bout à l’autre.

Non, la réputation déjà très enviable de ce jeune talent de 26 ans, qui compte sur une légion d’admirateur­s grâce à ses capsules web et ses apparition­s à la télé et à la radio, n’est pas surfaite.

Lacroix, avec l’aplomb d’un vétéran (il a tout de même rôdédé son specspecta­cle 120 fois), a monttré qu’il possède les atouts pour durer longtemps à un public gagné d’avance, hier soir, à la sallee Albert-rousseau.

Baveux, irrévérenc­ieux, constammen­t à la limite du bon goût, toujours en train de sauter et de gesticuler, Lacroix ne consiidère rien ni personnne intouchabl­es et s’amusse à prendre le public à conntrepie­d avec des punchs inattendus.

Il a exhibé ce trait de son humour, qui est indéniable­ment sa marque de commerce, quand il a évoqué ses débuts difficiles alors qu’il n’avait récolté que 200 $ à sa première année dans le métier. « Pis c’était pas à cause de l’humour. J’avais sucé Gilbert Rozon. »

Ouch !

MÉCHANCETÉ ASSUMÉE

Les personnali­tés publiques sont loin d’être les seuls à goûter à la médecine de Lacroix. Habile en improvisat­ion, il se paye aussi longuement la tête de quelques spectateur­s avec une méchanceté pleinement assumée.

« Ça me gosse les imbéciles. J’espère que tu te fais intimider à l’école », balance-t-il, sans aucune gêne, à un jeune de onze ans qui ne lui a pas répondu adéquateme­nt lorsqu’il l’a interpellé.

Julien Lacroix est tout de même bon joueur. Dans un numéro tordant, il commente les capsules mode qu’il s’était amusé à filmer chez lui, lorsqu’il était gamin, en se moquant de lui-même avec tout autant d’arrogance.

PLUS DRÔLE

Certess, c’est un premier spectaacle, et Julien Lacroix aboorde des thèmes – la sexxualité à l’adolescenc­e, sa famille – maintes fois rrevisités par les autres hhumoriste­s. Mais il a le mérite de les exploiter, soit sous des angles iinédits, soit en étant ttout simplement plus drrôle que ceux qui sont passés avant lui. Il faut quand même être prêtt à entendre des blagues sous la ceinture. Le mot pénis – et ses synonymes – revient souvent. Quant à son débit qu’on disait trop rapide au point que certains gags passaient dans le beurre, il semble que Lacroix, même s’il reste une vraie dynamo sur scène, a su s’adapter puisqu’on n’a pas l’impression d’en avoir raté des bouts hier. Une supplément­aire de Jusqu’ici tout va

bien aura lieu le 28 novembre, à la salle Albert-rousseau. D’autres s’ajouteront, sans aucun doute.

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Julien Lacroix

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