CE GORILLE VOUS DIT MERCI
Sa réserve en Afrique financée avec une taxe québécoise sur l’essence
Le Fonds vert a payé de l’équipement électrique d’une réserve faunique du Gabon qui abrite des gorilles comme celui-ci.
Le Fonds vert payé en grande partie par les automobilistes québécois a servi à financer un projet d’électrification d’une réserve touristique de gorilles au Gabon.
Le projet de l’entreprise du Bas-saintLaurent Audace Technologies évalué à 217 950 $ devait bénéficier d’une aide de 148 400 $ du Fonds vert québécois dans le cadre du programme de coopération climatique internationale.
L’argent du Fonds provient surtout d’une taxe sur l’essence de 4 cents le litre que paient les automobilistes québécois.
Le ministère de l’environnement aura finalement versé 128 422 $ avant d’y mettre fin au printemps dernier.
L’objectif était de soutenir un « développement économique local à faible émission carbone » et de favoriser le développement du parc, dont la mission est de préserver les grands singes africains et leur habitat.
Audace Technologies a ainsi envoyé des groupes électrogènes solaires appelés green cubes au parc touristique à gorilles, le parc Fernan-vaz, et à trois communautés environnantes au Gabon pour éviter le recours à des génératrices au diesel. Cela devait leur permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES).
DES GORILLES ÉCOLO
L’électricité produite par ces « cubes » a été utilisée pour l’éclairage intérieur et extérieur du parc, l’électrification des clôtures de l’enclos des gorilles et l’alimentation des réfrigérateurs, confirment le ministère et le président de l’entreprise, Adrian Ilinca.
Sur la page Facebook du parc, il est écrit que ces groupes électrogènes servent aussi à recharger des cellulaires.
De quoi réduire annuellement les émissions de GES de 22,24 tonnes équivalentes de CO , a indiqué le ministère au Journal, soit l’équivalent de cinq voitures de moins sur la route.
« C’est difficile de quantifier, les gens utilisent les équipements, ça améliore leur condition de vie, mais probablement qu’ils utilisent encore les génératrices au diesel, explique toutefois M. Ilinca. Ils n’ont pas grand-chose, s’ils peuvent avoir du diesel et du solaire, tant mieux. »
PROJET INCOMPLET
Le ministère a toutefois décidé de couper court au financement puisqu’un des aspects du projet n’a pas été réalisé. Il était effectivement prévu que l’électricité serve aussi à alimenter des pompes pour irriguer des champs et cultiver des denrées pour nourrir les gorilles.
Cela aurait aussi permis aux agriculteurs d’augmenter leur revenu et leur niveau de vie et de réduire des gaz à effet de serre puisque la nourriture provenait de l’extérieur du pays. La pompe a été livrée, mais elle n’a jamais été utilisée, confirme M. Ilinca.
« Les gens nous ont dit que ce n’était pas quelque chose de prioritaire, surtout que la saison des pluies commençait », dit-il
Des retards dans la livraison de certains équipements se sont aussi ajoutés. Un audit indépendant a été réalisé, mais n’a pas convaincu le ministère qui a mis fin à l’aide financière en avril 2019.