« Des montants ridicules » pour les rénover
Des élèves se marchent sur les pieds par manque d’espace dans certaines cours de récréation, une situation qui risque d’empirer avec les nombreux agrandissements d’écoles à venir.
À la Commission scolaire de Montréal (CSDM), les projets d’agrandissements mènent forcément à une diminution de la superficie de la cour d’école, qui varie entre 25 % et 40 %, indique son porte-parole, Alain Perron.
Une quinzaine de projets d’agrandissement sont en cours présentement, précise M. Perron, sans compter les nombreux ajouts d’espace qui ont été réalisés au cours des dernières années.
Seule consolation, les écoles agrandies bénéficieront d’un espace de jeu extérieur complètement rénové : ce sera le cas notamment pour les écoles Saint-albert et Saint-jean-de-matha, où la cour était en bien mauvais état avant le début des travaux.
« Lorsqu’on a agrandi l’école, c’est sûr que l’on réaménage et qu’on repart en neuf », indique M. Perron.
La même situation existe aussi à Québec. Au cours des dernières années, au moins deux écoles ont été agrandies au détriment de la cour d’école, dont la superficie reste toutefois très grande malgré l’agrandissement.
MANQUE D’ESPACE
Or le manque d’espace représente déjà un défi de taille pour ceux qui veulent redonner du lustre aux cours d’école.
« Ici, à Montréal, le grand enjeu, c’est vraiment l’espace. Dans plusieurs écoles, on ne respecte pas le ratio mètres carrés prescrit par le ministère, affirme Josée Labelle, architecte paysagiste de la firme Nippaysage, qui a réalisé plusieurs rénovations de cours d’école.
Selon le ministère de l’éducation, il faut prévoir un ratio correspondant à au moins 10 mètres carrés par élève pour la superficie d’une cour d’école.
Or il ne s’agit pas d’une norme, mais plutôt d’une recommandation, précise-ton à la CSDM, qui vise plutôt un ratio de 7 mètres carrés par enfant. «Mais il n’est pas toujours possible de le respecter », indique M. Perron, puisque les terrains en milieu urbain sont petits et les écoles, pleines à craquer.
HORAIRES DIFFÉRENTS
Pour donner plus d’espace aux élèves, plusieurs écoles montréalaises ont opté pour deux horaires différents de récréation en avant-midi et en après-midi. Les élèves sont alors séparés en deux groupes pour éviter qu’ils ne soient tous en même temps dans la cour.
De son côté, Francine Ferland, professeure en ergothérapie à l’université de Montréal, insiste sur l’importance d’avoir assez d’espace pour jouer lors de la «récré».
« Il faut que la cour soit suffisamment grande pour bouger, sinon ça peut faire monter un peu le niveau d’agressivité », affirme-t-elle.