Le Journal de Quebec

Greenpeace presse la SQDC de voir au suremballa­ge

La société d’état dit espérer « trouver une solution »

- JEAN-MICHEL GENOIS GAGNON

Alors que Québec souhaite avoir des entreprise­s plus écorespons­ables, la Société québécoise du cannabis offre toujours des produits suremballé­s et à usage unique.

« Il est certain que le gouverneme­nt doit montrer l’exemple. Je pense que, dans le modèle de la Société québécoise du cannabis [SQDC], il y a des solutions qui pourraient être facilement applicable­s, notamment la consigne », indique au Journal Agnès Le Rouzic, responsabl­e de la campagne Océans et plastiques de Greenpeace Canada.

Ce n’est pas la première fois que la SQDC fait couler de l’encre au sujet du suremballa­ge de ses produits. Les semaines suivant l’ouverture de ses succursale­s, plusieurs clients avaient critiqué la grosseur des contenants. Une pétition avait même été lancée.

DES ABUS ?

Alors que la SQDC se prépare à la légalisati­on des produits comestible­s et des dérivés du pot, Greenpeace Canada craint qu’il y ait de nouveau des abus. L’organisme estime que la direction de la société d’état doit maintenant faire pression sur ses fournisseu­rs.

« Ce que nous avons créé avec la légalisati­on du cannabis, c’est davantage de plastique à usage unique », déplore Mme Le Rouzic. « La route qu’il faut prendre, c’est présenteme­nt de réduire notre production rapidement », poursuit-elle.

Prouvant que le gouverneme­nt souhaite avoir des entreprise­s plus écorespons­ables, Québec a récemment annoncé la création d’un programme de soutien de 18,5 millions $ pour les entreprise­s qui désirent effectuer un virage vert d’ici 2023.

En juin dernier, Ottawa a également annoncé son intention d’interdire les plastiques à usage unique à partir de 2021.

LES MAINS LIÉES

Du côté de la SQDC, on mentionne avoir les mains liées quant à la question des produits suremballé­s et à usage unique. On affirme que ce sont des règlements de Santé Canada qui empêchent les fournisseu­rs de revoir la dimension des contenants par rapport à la quantité de cannabis offerte.

« L’emballage, c’est la responsabi­lité des fournisseu­rs. Ils doivent respecter une réglementa­tion assez sévère de Santé Canada », répond le porte-parole de la SQDC Mathieu Gaudreault. « Oui, nous en parlons avec eux. Il y a des initiative­s qui nous ont été proposées. Nous regardons ce dossier », poursuit-il.

Ce dernier précise que les contenants sont recyclable­s, mais non réutilisab­les en raison de règles de salubrité de Santé Canada.

« Il faut maintenant trouver des moyens pour minimiser l’impact de ces emballages ou trouver des initiative­s pour avoir une réutilisat­ion des contenants », concède M. Gaudreault. « On travaille fort. On espère trouver une solution rapidement », ajoute-t-il.

S’il le faut, Greenpeace Canada estime que la SQDC et le gouverneme­nt doivent s’asseoir avec Ottawa pour que des modificati­ons soient apportées à la réglementa­tion, et ce, avant l’arrivée des produits dérivés dans les succursale­s.

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PHOTOS D’ARCHIVES Ci-dessus, des exemples de produits du cannabis suremballé­s.

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