Il annonce son départ... avant d’être nommé PDG
Le nouveau grand patron d’agropur a joué du coude
La nomination d’émile Cordeau à la tête d’agropur, vendredi dernier, est l’aboutissement d’une incroyable lutte de pouvoir au sommet de l’organisation.
Informé du départ imminent de M. Cordeau, le conseil d’administration d’agropur a demandé au PDG Robert Coallier de lui céder sa place de façon précipitée.
« Ç’a été un sacré bras de fer qui a duré tout un week-end », a confié une source bien au fait des tractations.
Chez Agropur depuis 2013, M. Cordeau occupait le poste de chef de la direction financière. À la mi-septembre, il a informé ses patrons qu’il avait accepté une offre d’emploi « alléchante » du géant du commerce de détail Dollarama.
LE MENTOR
Dans un communiqué paru vendredi dernier, le plus important transformateur de produit laitier au Canada s’est contenté d’indiquer que « de nouvelles opportunités […] s’offraient à M. Cordeau ». « Agropur a pris la décision d’accélérer son plan de relève », a-t-on précisé.
Grand patron d’agropur depuis huit ans, Robert Coallier est contraint de céder les commandes à celui qui était considéré comme son poulain. Les deux hommes d’affaires se connaissent de longue date.
En 2006, M. Coallier, alors chef de la direction financière de Dollarama, avait recruté M. Cordeau comme analyste financier. Puis en 2013, il l’avait attiré chez Agropur, lui offrant un poste de vice-président.
« C’est un cas où l’élève dépasse le maître », commente une source.
DES DÉFIS
La coopérative, qui réalise maintenant environ 46 % de ses revenus aux États-unis, fait face à de gros défis.
Le salaire de ses hauts dirigeants a fait la manchette l’an dernier, atteignant un record de 26 millions $.
Le nouveau PDG aura l e mandat de réduire les dépenses de 50 millions de dollars cette année. Agropur a annoncé vendredi la fermeture imminente de son usine de crème glacée de Lachute qui emploie 177 travailleurs.