Le Journal de Quebec

« La musique trad est dans une santé resplendis­sante »

- CÉDRIC BÉLANGER

Même si les clichés qui lui sont associés continuent de hanter ses artisans et qu’elle évolue généraleme­nt sous le radar des médias, la musique traditionn­elle québécoise se porte très bien au Québec.

« Elle est dans une santé resplendis­sante », va même jusqu’à s’exclamer le toujours volubile Yves Lambert, cofondateu­r et ex-chanteur de La Bottine souriante.

« Depuis plusieurs années, les groupes se multiplien­t », observe le chanteur actuel de La Bottine souriante, Jean-françois Gagnon-branchaud.

Au Conseil québécois du patrimoine vivant (CQPV), on recense une quarantain­e de festivals consacrés à la musique traditionn­elle un peu partout en province.

« C’est clairement en hausse. Plusieurs nouvelles organisati­ons sont nées au cours des trois ou quatre dernières années. Ce n’était pas le cas il y a quinze ou vingt ans », se réjouit le directeur général du CQPV, Antoine Gauthier.

LES MILLÉNIAUX TRIPENT

Qui sont les responsabl­es de la bonne forme de la musique traditionn­elle ? En grande partie les milléniaux, qui en seraient particuliè­rement friands, notent nos interlocut­eurs.

« À Montréal, il y a des soirées de danse trad qui réunissent beaucoup de jeunes », affirme Yves Lambert.

« Ça intéresse les gens parce que c’est rassembleu­r et c’est fait dans un esprit communauta­ire », ajoute Antoine Gauthier.

LES MAUDITES COMPILATIO­NS

Sauf que les musiciens traditionn­els doivent encore et toujours se battre contre les préjugés envers leur style.

« Il y a une génération qui pense que c’est quétaine », se désole Jean-françois Gagnon-branchaud, en songeant notamment aux « maudites compilatio­ns du temps des Fêtes » et à La P’tite jument.

« De par notre éducation, c’est normal de faire référence au temps des Fêtes quand on pense à la musique traditionn­elle. Or, l’associer uniquement à ça, c’est réducteur », clame Yves Lambert.

ABSENTE DES ÉCOLES

La musique traditionn­elle, font-ils pourtant tous remarquer, a évolué et n’a rien à voir avec les reels qui animaient autrefois les veillées à la cabane à sucre. Au fil du temps, le trad s’est raffiné en intégrant des éléments d’autres styles musicaux.

Pourtant, ce genre enraciné dans notre ADN, n’est pas enseigné dans nos écoles, se désole Antoine Gauthier.

« Nous sommes absents à 99 % du système scolaire. Il y a des gens qui étudient la musique pendant vingt ans au Québec qui n’ont aucune idée comment jouer de la musique trad québécoise. C’est un gros morceau, mais on y travaille. Nous mettons sur pied des outils sur le web pour aider les profs. »

 ?? PHOTO D’ARCHIVES,AGENCE QMI ?? Yves Lambert lors du spectacle L’autre Saint-jean en 2012.
PHOTO D’ARCHIVES,AGENCE QMI Yves Lambert lors du spectacle L’autre Saint-jean en 2012.

Newspapers in French

Newspapers from Canada