Le Journal de Quebec

5 CONSTATS

- Mathieu Boulay mathieu.boulay@quebecorme­dia.com

1 LEMIEUX À LA CROISÉE DES CHEMINS

Samedi matin, j’étais chez le barbier. Comme d’habitude, Jo me parle de l’actualité dans le sport. Jusqu’au moment où il me dit : « David Lemieux est venu ici la semaine dernière. Mon collègue Alexandre ne savait pas qui il était. »

Ça m’a surpris sur le coup. Lemieux est le boxeur québécois qui a livré les performanc­es les plus spectacula­ires sur la scène internatio­nale ces dernières années. On se souvient encore de ses knock-out contre Curtis Stevens et Gary O’sullivan.

Cependant, le puissant cogneur vient de vivre une année remplie d’embûches. En mai 2018, il a raté sa pesée pour son combat contre Karim Achour. Puis, lors d’un choc prévu au Madison Square Garden, Lemieux a eu encore des ennuis avec sa perte de poids et se retrouve à l’hôpital. Le constat est brutal : son avenir à 160 lb est compromis.

Il décide alors de grimper chez les super-moyens (168 lb). Cette fois, la malchance s’abat sur lui. Une fracture de la main l’a forcé à annuler son choc avec John Ryder. Depuis ce coup dur, c’est le calme plat.

La réalité, c’est qu’il est à la croisée des chemins. Il aura 31 ans en décembre. Il a déjà 44 combats au compteur et autant de camps d’entraîneme­nt derrière la cravate. C’est beaucoup pour un corps comme celui de Lemieux.

LA SUITE DES CHOSES

La boxe est sans merci. Lemieux n’a plus le droit à l’erreur. Il n’a plus le luxe d’arriver trop lourd à une pesée. Il s’est pris en main dans les derniers mois, mais est-ce que ce sera suffisant pour revenir au sommet ? Son prochain combat sera chez les 168 lb.

Quelles sont ses chances de réussite dans cette catégorie ?

C’est 50-50. Lemieux a un don de Dieu : une excellente force de frappe. Son style ne changera pas même s’il grimpe de catégorie. J’ai un point d’interrogat­ion quant à la grandeur et la portée de ses adversaire­s chez les super-moyens. Il sera souvent désavantag­é à ce niveau. Est-ce qu’il a les habiletés pour contourner cet aspect ? On le saura assez rapidement.

Pour ce qui est des adversaire­s potentiels, Lemieux et son équipe courent après Canelo Alvarez depuis quelques années. Même si son style est aimé par les réseaux de télévision, le Québécois semble loin d’un tel affronteme­nt. Alvarez décide tout, et Lemieux ne fait pas partie de ses priorités. Du moins sur la place publique.

Le boxeur du promoteur Camille Estephan aura besoin au minimum d’une ou deux victoires convaincan­tes pour revenir dans les discussion­s et attirer les projecteur­s sur lui. Il a des choses à prouver. C’est la loi de ce sport.

GGG SE FAIT VIEUX

Parlant de Canelo, j’ai regardé le duel entre Gennady Golovkin et Sergiy Derevyanch­enko. Je n’ai pas été impression­né par « GGG ». Loin de là.

Il a gagné par décision unanime, mais il en a eu plein les bras contre un opposant qui a été dans son visage du début à la fin. Ses nombreuses guerres sont en train de le rattraper.

À la fin du duel, il a indiqué qu’il aimerait affronter Canelo Alvarez une troisième fois. Selon ce que j’ai constaté samedi, Golovkin encaissera­it une défaite cuisante si ce combat venait qu’à se concrétise­r.

2 Les Alouettes ont confondu les sceptiques

Une autre grosse victoire et une participat­ion aux éliminatoi­res pour les Alouettes. C’est impression­nant. On leur prédisait une autre saison de misère, mais les joueurs de Khari Jones ont confondu les sceptiques. On est en train d’assister à un changement de cap intéressan­t. L’entraîneur-chef Khari Jones a métamorpho­sé cette équipe avec son dynamisme, sa confiance et son amour du football. Les joueurs se défoncent pour lui, et c’est beau à voir. On a hâte pour la suite des choses.

3 Une remontée digne de 2008

Le Canadien a réalisé son premier tour de force de la saison. Gagner à Toronto après avoir tiré de l’arrière par trois buts, il faut le faire. Ça m’a rappelé un match de 2008 contre les Rangers. Les New Yorkais menaient 5-0 avant de voir le Canadien l’emporter en tirs de barrage. Saku Koivu avait inscrit le but vainqueur. Un beau moment. Revenons à 2019. Le Tricolore offre encore du jeu excitant, et les amateurs ne s’ennuient pas. Peu importe les paires de défenseurs et la compositio­n des trios, les succès passent par Price. S’il est dans sa zone, on aura un bel hiver.

4 Greta sera contente

On en sait un peu plus sur le projet de stade de Stephen Bronfman et de son groupe. Il sera écorespons­able et il sera alimenté par de l’énergie géothermiq­ue. C’est la première fois que j’entendais ces arguments au sujet d’un amphithéât­re sportif. Bronfman a fait ses devoirs, et ça paraît. Il a été très solide lors de son allocution devant l’office de consultati­on publique de Montréal. La grandeur serait parfaite pour assurer une belle ambiance. Qui voudra s’opposer à un stade aussi vert? Je ne vois personne à l’horizon. Même Greta Thunberg va encourager le projet de Bronfman.

5 L’incident Shields n’a pas sa place

L’entraîneur Ali Bashir a été frappé sauvagemen­t par un membre du clan de Claressa Shields, l’adversaire de sa boxeuse lors de la pesée. Ça n’a aucun sens. Ça n’a pas sa place dans le sport. Point à la ligne. Je souhaite que la commission athlétique du Michigan bannisse l’agresseur pour une longue période, et que cette sanction soit appliquée partout dans le monde. On a déjà vu quelques escarmouch­es lors des pesées, mais jamais une agression comme celle-là. C’est une de trop. Par chance, au Québec, on a Michel Hamelin et son équipe.

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Le temps presse pour David Lemieux. PHOTO D’ARCHIVES
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