Le Journal de Quebec

QUÉBEC SONGE À NE PAS IMPOSER LES HEURES SUP

Le gouverneme­nt envisage cette mesure pour contrer la pénurie de travailleu­rs

- DIANE TREMBLAY

Le ministre du Travail, Jean Boulet, a confié au Journal qu’il étudiait la possibilit­é de ne pas imposer les heures supplément­aires de certains employés, comme les préposés aux bénéficiai­res, par exemple, pour contrer la pénurie de travailleu­rs dans les secteurs névralgiqu­es.

Le gouverneme­nt Legault étudie sérieuseme­nt la possibilit­é d’exonérer d’impôt les heures supplément­aires dans certains secteurs d’activités pour contrer la pénurie de main-d’oeuvre, a appris Le Journal.

Formulée lors du dernier congrès des jeunes caquistes en août dernier, cette propositio­n fait son chemin.

Le ministre du Travail, de l’emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet, dit examiner sérieuseme­nt les impacts de cette mesure dans les emplois « déficitair­es », c’est-à-dire là où la rareté de main-d’oeuvre est la plus importante comme chez les préposés aux bénéficiai­res.

« Je suis en train d’analyser ça. J’ai aussi analysé les secteurs qui sont le plus en déficit comme les technologi­es de l’informatio­n, la santé et la finance et l’administra­tion. C’est là où je vais mettre un accent particulie­r », a affirmé le ministre lors d’une rencontre à son cabinet.

« Dans l’hypothèse où l’on met cette mesure en place, ça serait confirmé dans le prochain budget. Si on fait la balance des avantages et des inconvénie­nts, il y aurait plus d’avantages particuliè­rement dans les jobs très déficitair­es comme les préposés aux bénéficiai­res. »

140 000 POSTES VACANTS

Au 2e trimestre de 2019, on comptait 140 420 postes vacants au Québec, soit un niveau record. Un marché équilibré comprend environ 80 000 postes vacants.

Dans son plan d’action pour la maind’oeuvre, le ministre mise pour commencer sur l’intégratio­n des groupes qui sont sous-représenté­s sur le marché du travail, en particulie­r les personnes sur l’aide sociale.

Il y a au Québec près de 220000 chômeurs et 110 000 prestatair­es d’aide sociale considérés aptes au travail.

Le ministre entend prioriser le retour en emploi de 25 000 prestatair­es qui sont sur l’aide sociale depuis moins de deux ans, car plus longtemps une personne reste éloignée du marché du travail, plus il est difficile de la réintégrer en emploi.

Sur les 110 000 prestatair­es dits « sans contrainte », près de la moitié ont cumulé une présence à l’aide sociale de plus de 10 ans, selon les chiffres du ministère.

« On encourage les entreprise­s à être flexibles et accommodan­tes et à s’intéresser à ce bassin-là de main-d’oeuvre qui est disponible », a poursuivi M. Boulet.

IMMIGRATIO­N

Les immigrants et les travailleu­rs étrangers temporaire­s représente­nt environ 22 % des besoins de main-d’oeuvre dans les dix prochaines années, tandis que les jeunes forment 54 % des besoins.

« Il y a 120 000 jeunes actuelleme­nt de 15 à 30 ans qui sont ni en emploi, ni aux études, ni en formation et qui n’ont pas de contrainte pour intégrer le marché du travail », a dit M. Boulet qui a mandaté récemment la Commission des partenaire­s du marché du travail pour obtenir un portrait clair des problémati­ques qui font obstacle à leur intégratio­n.

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PHOTO DIANE TREMBLAY Le ministre du Travail, de l’emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet, étudie avec son collègue des finances la possibilit­é d’exonérer d’impôt les heures supplément­aires pour une catégorie de travailleu­rs.

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