La loi 21 s’invite au débat en anglais
Le chef libéral a affirmé hier au débat anglo être le seul qui pourrait s’y opposer
Justin Trudeau a profité du seul et unique débat en anglais hier soir à Gatineau pour se poser en champion de l’éventuelle lutte contre la loi sur la laïcité du Québec.
Pour une première fois, le chef libéral a utilisé la laïcité pour se distinguer de ses adversaires et marquer des points. Il a mis l’accent sur le fait qu’il est le seul à garder la porte ouverte en vue d’une contestation de la Loi sur la laïcité de l’état par le fédéral.
Au début de la campagne, M. Trudeau admettait plutôt du bout des lèvres qu’il pourrait s’opposer à cette loi populaire au Québec. Il s’est montré plus ferme hier soir.
« Je suis le seul sur cette scène qui a dit: ‘‘Oui, le gouvernement fédéral devra peut-être intervenir dans ce dossier, parce que le fédéral a besoin de protéger les droits des minorités, les droits linguistiques, les droits des femmes’’ », s’est vanté le premier ministre sortant.
Il a attaqué le chef néo-démocrate Jagmeet Singh, « étonné » que celui-ci n’ait pas l’intention d’intervenir dans le dossier.
Dans des réponses ambiguës aux journalistes après le débat, M. Singh semblait toutefois ouvrir la porte pour la première fois à une éventuelle contestation, mais uniquement devant la Cour suprême. Son équipe a ensuite réaffirmé qu’il ne s’y opposerait pas.
CACOPHONIE
La soirée lors de laquelle étaient réunis les six chefs en vue des élections du 21 octobre a été souvent chaotique et parfois superficielle.
Avec tous ces chefs sur scène, il n’a pas fallu longtemps pour que les échanges dérapent.
« Le format du débat crée une impression de fragmentation, et, parfois, de cacophonie, a analysé Daniel Béland, directeur de l’institut d’études canadiennes de l’univesité Mcgill. Le grand perdant de ce débat décousu : l’électeur qui veut en savoir plus sur les politiques proposées par les différents partis. »
Le ton a été donné dès le début de la soirée, quand le conservateur Andrew Scheer n’a pas attendu la fin de la première question pour lancer le bal des insultes, traitant M. Trudeau de « fraudeur » et « d’imposteur ».
L’ENVIRONNEMENT DOMINE
La question environnementale est revenue dans tous les échanges et chaque chef a essayé de se dépeindre comme plus vert que dame Nature.
Tous ont d’ailleurs prétendu avoir le meilleur plan vert, et les cinq chefs de l’opposition se sont fait un plaisir de critiquer le bilan du gouvernement libéral.