Une mauvaise formule de débat
Ce devait être le grand rendez-vous des électeurs anglophones. Or la formule était si compliquée qu’on avait de la peine à s’y retrouver.
Finalement, j’ai trouvé le grand gagnant : le chronomètre au bas de l’écran !
Entre les 6 chefs, la seule discipline fut celle des secondes qui s’écoulaient cruellement, sonnant le glas de leur tentative de convaincre. La formule a ainsi privilégié les attaques assassines, sur le fond des enjeux. De quoi on parle ? Le ton fut donné dès le début. Sur une question portant sur la défense des valeurs canadiennes dans un monde en pleine turbulence, Justin Trudeau a vanté ses appuis à la classe moyenne et son plan pour l’environnement. Jagmeet Singh a dénoncé les privilèges des riches, et ainsi de suite.
Ah ! mais Andrew Scheer croit avoir gagné l’échange. Vous voyez, il a lancé que Justin Trudeau est faux, ne mérite pas d’être premier ministre !
La Chine ? Le protectionnisme ? Brexit ? Oups ! Ils sont passés tout droit, il fallait déjà passer au sujet suivant. Tic-tac-tic-tac-tic-tac « 10 secondes ! » s’est mis à s’exclamer Yves-françois Blanchet lorsqu’il tentait de se faufiler. La péréquation ou l’intégration des immigrants en dix secondes c’est tellement édifiant.
Je ne comprends toujours pas comment le duel Trudeau-scheer sur l’environnement a pris un virage sur les impôts des PME.
J’ose croire que le duel Scheer-blanchet sur la pertinence du Bloc québécois était intéressant, mais comme a dit la modératrice : « Vous vous coupez la parole et il n’y a plus de temps ».
Tic-tac, tic-tac, il faut saisir les occasions, marquer des points. Dans un débat sur le coût de la vie, Yves-françois Blanchet a soulevé la loi 21, Justin Trudeau l’avortement et les droits LGBTQ+.
« Personne ne vous comprend », a lancé l’animatrice ! La foule a rigolé. J’avais envie de pleurer.