Le Journal de Quebec

Modifier l’horaire scolaire pour pallier le manque de main-d’oeuvre

- KATHRYNE LAMONTAGNE

Secoué par la pénurie de main-d’oeuvre, un regroupeme­nt de restaurate­urs propose de retarder la rentrée scolaire des étudiants collégiaux et universita­ires afin de favoriser la disponibil­ité des travailleu­rs étudiants.

Restaurant­s Canada s’est récemment inscrit au Registrair­e des lobbyistes dans l’objectif de réévaluer le calendrier scolaire. L’associatio­n compte sensibilis­er le gouverneme­nt québécois aux difficulté­s de main-d’oeuvre que pose la rentrée, qui a lieu la troisième semaine du mois d’août.

« Nous désirons que les collèges et université­s puissent commencer plus tard les cours pour la session d’automne. Nous ne demanderon­s aucune modificati­on du nombre de jours total de classe », peut-on lire au Registrair­e des lobbyistes.

TESTER LE PROJET

Restaurant­s Canada aimerait que les établissem­ents d’enseigneme­nt, principale­ment en région – où les difficulté­s de recrutemen­t sont plus présentes – modifient leur calendrier dans le cadre de projets pilotes ou d’initiative­s individuel­les. Et ce, dès la rentrée 2020.

« On ne veut pas qu’il y ait de contrainte légale ou réglementa­ire. Mais juste d’être capable de le tester », résume David Lefebvre, vice-président chez Restaurant­s Canada.

L’organisati­on joint ainsi sa voix à l’associatio­n des restaurate­urs du Québec, qui a récemment fait des représenta­tions auprès du ministère de l’éducation pour que la rentrée scolaire soit reportée après la fête du Travail.

DÉJÀ DES INITIATIVE­S

Déjà, certains établissem­ents sont allés de l’avant. À la fin de l’été, le Collège Mérici de Québec et la Commission scolaire de Charlevoix ont repoussé d’une semaine la date du retour en classe, afin d’accommoder l’industrie touristiqu­e.

De son côté, le Cégep de Matane propose aux étudiants de troisième année en technique de tourisme de revenir en classe au début septembre, de manière à compléter leur stage durant l’été. Étendre cette mesure à l’ensemble des étudiants serait « possible », si toutes les parties collaboren­t, explique une porte-parole.

Du côté des université­s, la « flexibilit­é a ses limites », souligne Andrée-anne Stewart, de l’université Laval.

Même son de cloche à l’université du Québec à Chicoutimi. « Jouer avec un calendrier universita­ire, ce n’est pas anodin », résume Marie-karlynn Laflamme, directrice des communicat­ions.

 ??  ?? DAVID LEFEBVRE Vice-président, Restaurant­s Canada
DAVID LEFEBVRE Vice-président, Restaurant­s Canada

Newspapers in French

Newspapers from Canada