Le Journal de Quebec

Québec renonce à interdire le « Bonjour-hi »

La mesure était inapplicab­le selon le Parti québécois

- VINCENT LARIN

Le gouverneme­nt Legault recule et ferme maintenant la porte à l’idée d’interdire le « Bonjour-hi » dans les commerces privés, alors que le ministre Simon JolinBarre­tte avait affirmé qu’il y songeait.

« Je n’ai pas l’intention de légiférer sur la question unique du “Bonjour-hi” », a déclaré le ministre responsabl­e de la Langue française, Simon Jolin-barrette, en point de presse à Beloeil, hier.

« On va mettre beaucoup d’efforts et d’incitatifs pour faire en sorte que les entreprise­s accueillen­t les gens avec le mot “Bonjour” », a-t-il ajouté sans toutefois préciser quels seraient ces incitatifs.

Simon Jolin-barrette avait laissé entendre, vendredi, qu’il songeait pourtant à interdire l’utilisatio­n du « Bonjour-hi » dans les commerces privés et les sociétés d’état.

« C’est ce que l’assemblée nationale demande », avait indiqué le ministre responsabl­e de la Langue française au terme d’une interpella­tion du Parti québécois sur le « renforceme­nt de la loi 101 ».

Au cours des dernières années, les élus à Québec ont adopté, à l’unanimité, deux motions pour inviter les commerçant­s à utiliser uniquement le mot « Bonjour ». « Je vais devoir traduire ça dans des mesures au cours des prochains mois avec la réforme que je vais proposer en matière de langue française, pour la bonificati­on et la promotion de la langue française », avait ajouté M. Jolin-barrette.

Des voix se sont élevées pendant la fin de semaine pour souligner que cette mesure était difficilem­ent applicable, particuliè­rement dans les commerces privés.

« LE PIED DANS LA BOUCHE »

Le ministre Simon Jolin-barrette s’est « mis le pied dans la bouche », a affirmé hier le député du Parti québécois (PQ) Joël Arseneau, à l’origine de l’interpella­tion sur le « renforceme­nt de la loi 101 » de vendredi.

« Ce n’est pas du tout ce qu’on demandait. Non seulement j’étais surpris, mais cette mesure [interdire le “Bonjour-hi”] me semblait inapplicab­le et contre-productive », a indiqué le porte-parole du PQ en matière de langue française.

Selon lui, le gouverneme­nt devrait plutôt rouvrir la loi 101 pour, notamment, assujettir les petites et moyennes entreprise­s de 25 à 49 employés à la Charte de la langue française.

Concernant l’utilisatio­n du « Bonjour-hi » par des employés des sociétés d’état comme la Société des alcools du Québec ou Hydro-québec, Joël Arseneau affirme que le gouverneme­nt leur rappelle d’utiliser la formulatio­n française.

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SIMON JOLIN-BARRETTE Ministre

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