Le Journal de Quebec

LOUISE DESCHÂTELE­TS

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

L’art de se séparer sans drame pour protéger nos enfants

En lisant la lettre « Le ciel m’est tombé sur la tête » où une femme racontait avoir très mal pris le fait que son mari la quittait pour une autre tout en lui disant qu’il n’avait rien à lui reprocher, mais qu’il n’était juste plus amoureux d’elle, ça m’a ramené il y a 10 ans quand le père de mes deux enfants m’a fait le même coup.

Sur le coup, je me suis demandé pourquoi vous ne lui recommandi­ez pas de suivre une thérapie de couple avant d’accepter la séparation comme nous l’avons fait. Mais une réflexion plus longue m’a remis en pleine face que ça n’avait pas eu de bons résultats dans mon cas. Ça avait juste retardé le processus de séparation. Par contre, ça avait au moins eu l’avantage de me permettre de comprendre que m’accrocher ne servirait à rien.

Même si je lui en voulais à mort, la thérapeute que nous avions choisie a continué de me guider ensuite dans le processus de séparation. Elle m’a retenue de réagir violemment quand mon ex est définitive­ment parti, même si des élans de rage me prenaient. Ça a aussi permis que je laisse nos enfants voir leur père sans m’y opposer, comme cette dame a envie de le faire.

Dix ans plus tard, la poussière étant retombée, je suis en mesure d’affirmer que toute la famille a profité du fait que je me sois calmée. J’ai aussi pris conscience que, entre mon ex et moi, c’était terminé bien avant qu’il ne rencontre une autre personne, mais je refusais de voir la réalité en pleine face. Tu as eu raison Louise de dire à cette femme de trouver un moyen de calmer sa colère et que la guerre qu’elle souhaitait mener allait juste nuire à leurs enfants. Lesquels, en plus de vivre l’éclatement de leur famille, auraient à supporter un comporteme­nt nuisible de la part de leur mère. Je veux aussi lui dire en terminant que mes enfants, devenus adultes, me remercient aujourd’hui de leur avoir épargné ça. Pour sa propre fierté, une mère a le devoir d’éviter ce genre de catastroph­e à sa progénitur­e.

M-T.

Je ne nie pas que ce que je lui proposais, et que vous venez appuyer par votre témoignage, n’est pas facile à réaliser quand on se sent bafoué par l’être aimé. Mais c’est le prix à payer pour permettre à ses enfants de traverser la tempête sans être trop écorchés. Votre dernière phrase m’a complèteme­nt charmée. Puissiez-vous avoir touché cette personne en plein coeur.

Résultat concluant d’un de vos conseils

Je vous avais écrit avant le début de cet été pour vous demander comment m’y prendre pour faire comprendre à une de mes voisines, qui s’était trop lourdement imposée à moi quand je suis arrivée dans ma petite maison de banlieue à l’été 2018, que je consentais à la fréquenter, mais à un rythme moins intense que celui qu’elle m’avait imposé l’an dernier.

Vous m’aviez dit que la seule façon de me faire comprendre était de le lui dire en termes polis mais clairs. J’ai trouvé ça ardu comme démarche je ne vous le cacherai pas. Et suite à celle-ci, j’ai senti que ma voisine l’avait mal pris, car elle fut une couple de semaines sans venir me solliciter d’aucune façon. Puis elle m’a invitée à venir prendre un café sur son balcon au début juillet.

J’y suis allée, craignant le pire. Ça a pris une bonne dizaine de minutes pour briser la glace avant qu’elle ne me dise que je l’avais effectivem­ent choquée par ma demande, mais qu’après réflexion, ne voulant pas perdre la seule amie qu’elle avait dans le voisinage, elle préférait m’accorder l’intimité demandée. Ouf !

Soulagée

Tout le monde n’est pas obtus au point de ne pouvoir comprendre le bon sens. Vous en avez la preuve par l’honnêteté de cette voisine.

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