Le Journal de Quebec

Drouin a l’oeil du tigre

- - Propos recueillis par Gilles Moffet JOSÉ jose.theodore@quebecorme­dia.com THTHÉODORE D

Autant il ne faut pas paniquer au camp d’entraîneme­nt, autant il ne faut pas s’emballer après deux matchs, mais je crois que Jonathan Drouin est enfin rendu là où on l’attendait. Il a l’oeil du tigre et on sent qu’il veut passer à l’autre niveau. Il a été le meilleur joueur du Canadien à date.

Je vous en avais parlé la semaine dernière dans ma chronique intitulée « Le chill out de Jonathan Drouin ». Critiqué lors des matchs préparatoi­res, il en avait plein son casque, et on le sentait dans ses réponses brèves aux questions des journalist­es, notamment lorsqu’il a dit qu’il n’avait pas besoin de Claude Julien ou de Marc Bergevin pour se mettre de la pression.

J’avais adoré cette réplique. Je sentais de la frustratio­n dans son cas, mais dans le bon sens. En bref, le message qu’il passait était : « Foutez-moi la paix et laissez-moi jouer au hockey ! » De toute évidence, il y avait de l’émotion dans son jeu, autant en Caroline qu’à Toronto.

Il avait l’oeil du tigre. Il a démontré de l’acharnemen­t du début à la fin des matchs ; il était impliqué et s’il joue de cette façon à tous les matchs, il connaîtra une excellente saison.

On sent même un peu d’arrogance chez lui et je crois que mentalemen­t, il a le focus à la bonne place. Il faisait peut-être un peu trop attention à ce qu’il faisait et à ce qu’il disait à ses deux premières saisons à Montréal, et c’est compréhens­ible. Un Québécois de talent qui joue avec le Canadien aura deux fois plus de visibilité dans les médias qu’un joueur venant d’ailleurs.

Ça peut être très lourd quand ça va mal, et je l’ai vécu, mais lorsque ça va bien, c’est le contraire. C’est le bon côté. Drouin est sous la loupe depuis qu’il est arrivé à Montréal, et je crois qu’il sait maintenant comment composer avec cette pression locale qui ne sera jamais la même pour un Max Domi, par exemple.

Comme tous les jeunes, il mûrit également comme homme et comme joueur de hockey. C’est certain que son ancien entraîneur chez les Mooseheads d’halifax, Dominique Ducharme, le connaît comme personne d’autre et il a certes quelque chose à voir dans ce déclic.

PLUSIEURS FACTEURS

On a reproché bien des choses à Drouin depuis le début de sa carrière et souvent, ce n’était pas relié au hockey. On parlait de mauvaise attitude, mais plusieurs facteurs expliquent son cheminemen­t.

N’oublions pas qu’il a été un joueur dominant chez les juniors. Il a débuté sa carrière à 19 ans dans une équipe paquetée à Tampa Bay. Ça n’a pas été facile pour lui de faire sa place. À sa deuxième saison, il a refusé de se présenter au Crunch de Syracuse et ce fut une mauvaise décision qui l’a suivi jusqu’à Montréal. Il a certaineme­nt essayé de mettre ça derrière lui et de montrer patte blanche, mais pour réussir, tu dois être toi-même, et nous découvrons enfin le vrai Jonathan Drouin.

Après des expérience­s au centre, on a fini par le placer à l’aile gauche et du côté droit sur le jeu de puissance. En passant, j’aimerais qu’on l’utilise davantage sur l’attaque à cinq. On a vu à quatre contre trois que la stratégie était uniquement d’utiliser le tir de Shea Weber, mais les Leafs le savaient et forçaient souvent Weber à dégainer d’un très mauvais angle.

Pourquoi ne pas se servir de Drouin davantage à droite, comme les Capitals de Washington le font avec Nicklas Backstrom lorsqu’alexander Ovechkin est trop bien couvert ?

Tout n’est pas parfait chez le Canadien, mais il y a beaucoup de points positifs en ce début de saison, et à mon avis, le plus encouragea­nt est le jeu acharné de Drouin.

Nous découvrons le vrai Jonathan Drouin

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PHOTO D’ARCHIVES, USA TODAY SPORTS Le point le plus positif chez le Canadien est le jeu acharné de Jonathan Drouin.
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