Le Canadien excitant
Price a davantage savouré le plaisir de jouer et de gagner avec ses coéquipiers
Le Canadien n’aurait amassé aucun point au classement jusqu’ici qu’il demeurerait inattaquable. La qualité du spectacle offert face aux Canes et aux Leafs vaut davantage que la victoire. Explications...
L’équipe devait faire montre d’engagement. Prouver que la lancée de l’an dernier n’était pas un accident.
Venir de l’arrière de deux buts en Caroline et de trois avec 15 minutes à écouler à Toronto semblait être une mission impossible. Il leur a fallu, au-delà du caractère, l’expression du talent.
Les trois points sur quatre obtenus importent, mais pas autant que la façon de les obtenir.
COMME FUHR
Tout l’apport de Carey Price se trouve dans les deux premiers matchs de la saison. Moyenne d’efficacité et pourcentage d’arrêt indignes de son statut.
Dans les faits, joueur clé de la récolte honorable. Price a fait un Grant Fuhr de lui-même. À l’instar du spectaculaire gardien des Oilers des années 80, il en a donné cinq à Toronto, mais n’a pas donné le sixième et son club a gagné.
En fin de match et en prolongation, il a été brillant. En fusillade, face à plus de 30 millions de bonnes raisons de mériter le point boni, il a été parfait.
Je suis convaincu que ses statistiques personnelles ne lui sont pas venues une seule seconde à l’esprit. Qu’il a davantage savouré le plaisir de jouer et de gagner avec ses coéquipiers.
BRIO DE JONATHAN
Jonathan Drouin mérite aussi les éloges. Brouillon au camp d’entraînement, l’énigmatique attaquant est sorti des blocs lors des deux premiers matchs. Habituellement, le 92 est engagé ou créatif, mais pas les deux.
En Caroline et à Toronto, il a travaillé toutes les phases du jeu le couteau entre les dents tout en exprimant son talent. Il faudra que ça résiste à l’épreuve d’une saison de 82 matchs, mais l’échantillonnage est rassurant.
L’unité de Danault, Tatar et Gallagher comble les attentes de Claude Julien. Max Domi a ébloui devant les siens à Toronto.
PETRY INSPIRANT
Jeff Petry est désormais le numéro un de la brigade défensive et plutôt que d’écrire que ce n’est pas une bonne nouvelle, je préfère reconnaître l’inspiration dans son jeu. Kotkaniemi a démontré son potentiel offensif, au coach de lui trouver une permanence en avantage numérique.
Victor Mete ne va peut-être jamais compter un seul but, mais il compense les carences qui rattrapent Shea Weber aussi vite que la grippe dans un CHSLD.
La lenteur du capitaine est désormais chronique, son jeu de pieds suspect et son tir frappé dangereux pour tout le monde… sauf le gardien adverse.
Tout n’est donc pas parfait, mais avec Buffalo, Detroit et Saint-louis au menu cette semaine, le CH peut projeter sept points de classement après cinq matchs, spectacle haletant en prime.
J’accueille le tout sans coup férir.