TRANSFORMATION EXTRÊME
Jeff Petry présente un visage différent de celui qu’il avait lorsqu’il s’est amené avec le Canadien
« Il y a Carey, Gally et Pauly... Non. C’est vrai. Pauly est arrivé l’année suivante. » Jeff Petry fait un rapide survol du vestiaire. Des joueurs qui formaient l’équipe lorsque Marc Bergevin a fait son acquisition en mars 2015, on a trop des doigts d’une seule main pour compter ceux qui s’y trouvent encore.
Dans la volonté de changer l’ambiance du vestiaire et dans la foulée du fameux « reset on the fly » (réinitialisation), le Canadien a bien changé au cours des quatre dernières saisons. Idem pour Petry qui, à l’instar de l’équipe, a subi une transformation extrême.
« Il est beaucoup plus complet. On sait qu’il patine bien et qu’il peut effectuer de bons jeux. Mais il prend de plus en plus de fierté à bien faire défensivement. On le voit même distribuer de bonnes mises en échec de temps à autre. C’est quelque chose que je n’avais pas vu souvent de lui, même à l’époque où j’étais dans l’autre camp », a souligné Claude Julien, hier, au terme de l’entraînement du Canadien.
Cependant, il est loin d’être assuré que l’américain aurait connu la même progression sans les séjours prolongés de Shea Weber à l’infirmerie. Au cours des deux dernières campagnes, en raison de diverses blessures, le capitaine du Canadien a été limité à respectivement 26 et 58 rencontres.
« Son absence m’a appris à jouer un rôle différent. Bien sûr, il a fallu que je m’ajuste et que je me fasse confiance », a reconnu Petry, en entrevue avec l’auteur de ces lignes.
UN MAL POUR UN BIEN
Pendant ces absences, Petry a vu son temps d’utilisation augmenter de façon substantielle. Au cours de la saison 2017-2018, il a passé plus de 24 minutes sur la surface de jeu 37 fois. L’hiver suivant, il a connu le même genre de soirée 24 fois. Or, en combinant ses deux premiers hivers complets avec le Canadien, Petry avait utilisé plus de 24 minutes à 22 occasions.
« Ça ne lui a certainement pas nui. On lui en demandait plus, on lui donnait plus de responsabilités. Il a accepté ça comme un beau défi. Je suis certain que ça l’a aidé à devenir plus complet et à amener son jeu à maturité », a indiqué Julien.
Une analyse qui rejoint celle du défenseur.
« Aujourd’hui, même si Shea est revenu, je joue de la même façon. Mon jeu défensif est beaucoup plus solide », a-t-il convenu.
À titre indicatif, on se souviendra que Petry avait terminé la saison 2017-2018 avec un différentiel plus que frisquet de -30. À sa défense, il faut dire que le Canadien avait connu l’une des pires saisons de son histoire.
LES CONSEILS DE RICHARDSON
D’ailleurs, lorsqu’on lui demande d’examiner sa progression, Petry amène rapidement les enseignements de Luke Richardson, embauché dans les semaines suivant cette misérable campagne, à l’avant-plan.
En 1417 matchs dans le circuit Bettman, l’ancien défenseur a totalisé 201 points. C’est donc son travail défensif (et sa robustesse) qui lui a permis d’étirer sa carrière sur 21 saisons.
« Depuis son arrivée, Luke m’a beaucoup aidé dans certaines notions comme la façon d’aborder une attaque, d’isoler un attaquant, de séparer l’adversaire de la rondelle, a-t-il révélé au Journal. Ce sont des choses qu’on m’avait déjà apprises, mais la manière dont il les explique aide grandement. »
Dans un avenir rapproché, il ne serait pas surprenant de voir Petry obtenir plus de temps de jeu que Weber.
Considérant ce fait, pas certain que les Oilers feraient la même transaction aujourd’hui. Rappelons que les représentants de la capitale albertaine avaient laissé partir l’arrière, alors âgé de 27 ans, en retour d’un choix de deuxième tour et d’un choix de quatrième tour. Un des premiers à sauter sur la glace, Nick Cousins, a quitté l’entraînement quelques minutes plus tard. L’équipe a indiqué qu’il souffrait d’une blessure au bas du corps.