Le Journal de Quebec

Tourne le dos à Québec

Près d’une cinquantai­ne de travailleu­rs seront réaffectés chez son sous-traitant

- JEAN-MICHEL GENOIS GAGNON

Bell Canada largue son service de soutien technique résidentie­l unilingue français à Québec au profit de centres d’appels bilingues, notamment à l’étranger. Près d’une cinquantai­ne de travailleu­rs seront réaffectés chez le sous-traitant qui assurait ce service pour le géant des télécommun­ications.

Les employés de la compagnie Nordia ont appris la nouvelle la semaine dernière. Les changement­s seront effectifs à partir du 1er novembre. Ce sont des travailleu­rs qui ont contacté Le Journal pour dénoncer cette décision. Rappelons que Bell avait vendu sa filiale Nordia, en 2015, à la firme d’investisse­ment ontarienne Birch Hill Equity Partners.

« Nous avons appris la nouvelle jeudi. À Québec, nous sommes 43 technicien­s et quelques superviseu­rs qui travaillai­ent pour Nordia à assurer ce service pour Bell. En raison de la fin du contrat, ils ferment notre division », explique un employé. « Ce sont maintenant des emplois qui pourraient aboutir au Maroc ou en Tunisie », craint-il.

Malgré plusieurs tentatives, Bell Canada n’a pas retourné les demandes d’entrevue du Journal depuis vendredi dernier. Il n’a donc pas été possible de savoir si la compagnie possédait d’autres centres d’appels pour le soutien technique résidentie­l au Québec.

Le Syndicat des Métallos, qui est responsabl­e des employés chez Nordia, s’est aussi montré avare de commentair­es dans ce dossier, invitant les travailleu­rs inquiets à communique­r avec leur représenta­nt syndical.

BAISSE DE SALAIRE ?

Contrairem­ent à un centre de soutien technique résidentie­l bilingue, comme on retrouve à l’étranger, la division dans la capitale nationale n’avait pas l’autorisati­on de répondre aux gens dans la langue de Shakespear­e. Les travailleu­rs devaient alors transférer les appels en anglais dans un autre centre.

« En lien avec cette fermeture, Nordia nous propose de nous transférer au service de porte-à-porte ou pour le recouvreme­nt des créances, mais avec une baisse de salaire avec les primes. Au soutien technique, nous avions avec Bell une prime de deux dollars de plus de l’heure. Ce n’est pas intéressan­t comme propositio­n », note un employé.

Le syndicat assure toutefois qu’il ne devrait pas y avoir de diminution de salaire.

PAS DE COMMENTAIR­ES

Du côté de Nordia, la direction précise qu’elle ne commente pas les relations d’affaires avec ses clients. Le porte-parole, Philip van Leeuwen, indique toutefois dans un courriel que le centre de Québec, qui compte environ 400 travailleu­rs, continuera de fournir des services à Bell, notamment pour le recouvreme­nt et le relais. Ce dernier vise à aider les gens aux prises avec un handicap. « Nous effectuons certaines réaffectat­ions de ressources au sein du centre pour répondre aux besoins actuels des clients, cela fait partie de notre façon de faire et aucun emploi n’est perdu », a-t-il répondu. Le centre de Québec compte environ 400 employés. En septembre, Nordia a fermé les portes de son bureau à Rouyn-noranda.

 ?? PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS ?? Le contrat entre Bell Canada et Nordia pour la fourniture de services de soutien technique unilingue français prendra fin le 1er novembre. Nordia est une ancienne filiale de Bell qui a été vendue en 2015. Ici, les locaux de la capitale nationale.
PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS Le contrat entre Bell Canada et Nordia pour la fourniture de services de soutien technique unilingue français prendra fin le 1er novembre. Nordia est une ancienne filiale de Bell qui a été vendue en 2015. Ici, les locaux de la capitale nationale.

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