Le Journal de Quebec

Une pétition de 600 000 noms

- KATHRYNE LAMONTAGNE

« On peut mourir dans la dignité, mais soignons-nous dans la médiocrité. »

Avec trois cancers à son actif, Marie-hélène Dubé se bat depuis une décennie pour faire grimper la durée des prestation­s de maladie de l’assurance-emploi canadienne à un an.

« Tout ce qui se passe depuis 10 ans, c’est des projets de loi, des promesses politiques, mais rien de concret », déplore l’instigatri­ce d’une pétition signée par plus de 600 000 personnes qui l’appuient dans ses démarches.

Le Nouveau Parti démocratiq­ue et les conservate­urs ont appuyé en 2018 la propositio­n de Mme Dubé.

De leur côté, les libéraux proposent de faire passer de 15 à 26 semaines le congé maladie, une mesure qu’elle juge « aberrante ».

« Les sept projets de loi, les experts, les comités de travail parlent de 50 ou 52 semaines. C’est ce que ça prend pour se remettre d’une maladie grave ou d’un cancer », soutient-elle, ajoutant que le Canada est le seul pays du G7, à l’exception des États-unis, à offrir une période de maladie de moins d’un an.

DÉCISION DÉNONCÉE

Elle dénonce d’ailleurs la décision de la Commission de l’assurance-emploi du Canada, qui a annoncé, à la mi-septembre, une baisse du taux de cotisation.

Cette décision permettra de retourner 1 milliard $ aux travailleu­rs et employeurs canadiens.

Or, une étude du directeur parlementa­ire du budget estimait en avril qu’il en coûterait exactement 1 milliard $ pour faire passer de 15 semaines à 1 an les prestation­s de maladie.

« L’argent est là ! Pourquoi on fait ça ? C’est complèteme­nt ridicule », dénonce-t-elle.

MONTANT DES PRIMES ÉLEVÉ

À ceux qui seraient tentés de soulever comme contre-argument que les citoyens n’ont qu’à se prendre une assurance privée, elle rappelle que le montant des primes pour maladies graves est extrêmemen­t élevé, que les assureurs ne paient pas toujours en cas de maladie et que certaines personnes ne sont tout simplement pas assurables.

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