Le Journal de Quebec

Maxime Bernier se défend d’être « d’extrême droite »

Il jure être le plus environnem­entaliste des chefs de partis fédéraux

- TAÏEB MOALLA

SAINT-GEORGES | Qualifié par ses principaux adversaire­s de politicien climatosce­ptique d’extrême droite, Maxime Bernier, chef du Parti populaire du Canada (PPC), se défend vivement de ces accusation­s et assure être le chef politique le plus « vert » au pays.

Élu haut la main depuis 2006 dans son château fort de la Beauce, Maxime Bernier est rentré, hier, à Saint-georges, au lendemain du débat des chefs en anglais.

Après avoir sillonné le Canada durant la première moitié de la campagne électorale, il dit désormais vouloir se concentrer sur sa circonscri­ption où ses pancartes électorale­s sont d’ailleurs omniprésen­tes.

En Beauce, les conservate­urs lui opposent Richard Lehoux, vedette locale, ancien maire de Saint-elzéar et ex-président de la Fédération québécoise des municipali­tés (FQM).

Ravi de la division attendue du vote conservate­ur, le libéral Adam Veilleux espère se faufiler entre ces deux poids lourds de la scène politique beauceronn­e. À moins de deux semaines du scrutin, une lutte à trois se profile à l’horizon.

« LE MÊME GARS »

« Les Beaucerons sont des gens terre-àterre. Je leur demande d’appuyer un candidat qui a des solutions concrètes pour la Beauce et pour l’environnem­ent. Je suis le même gars. Je suis toujours visible, disponible et accessible aux Beaucerons », a lancé M. Bernier, hier, en jouant de nouveau la carte de l’enfant du pays.

Dénonçant « l’alarmisme climatique », l’homme de 56 ans affirme qu’il va « rapatrier les 2,6 milliards $ que M. Trudeau donne à des pays africains pour lutter contre les changement­s climatique­s. Croyez-vous réellement que les dictatures africaines vont utiliser cet argent pour ça ? J’en doute ».

Selon lui, l’argent ainsi épargné permettra à Environnem­ent Canada de mieux documenter des enjeux primordiau­x comme la qualité de l’eau et de l’air.

Maxime Bernier pense que l’immigratio­n constituer­a « la question de l’urne ». Là-dessus, il insiste pour dire qu’il défend des positions semblables à celles du premier ministre du Québec.

Certes, il veut que le Canada accueille moins d’immigrants et de réfugiés. Par contre, la proportion d’immigrants économique­s doit augmenter pour lutter contre la pénurie de main-d’oeuvre qui frappe, particuliè­rement en Beauce où le taux de chômage est d’à peine 2,6 %, insiste-t-il.

« Je ne veux pas qu’on ait des problèmes comme dans certains pays d’europe pour l’intégratio­n de nos immigrants. Je ne veux pas qu’on ait, au Canada, des places où on ne peut pas aller parce que c’est trop dangereux, avance-t-il. C’est le temps de faire le débat maintenant pour s’assurer que les gens qui viennent ici partagent nos valeurs. »

DES POLITIQUES DE DIVISION

Ce genre de propos inquiète le conservate­ur Richard Lehoux que Le Journal a rencontré hier alors qu’il serrait des mains dans une résidence pour personnes âgées à Saint-georges.

« C’est de l’extrême droite, estime-t-il. Quand on dit : “non à l’immigratio­n de masse”, on manque d’ouverture. Il veut mettre des murs. C’est la mouvance de Trump. »

Raisonneme­nt semblable du côté du libéral Adam Veilleux. « Les gens ne se reconnaiss­ent plus dans Maxime Bernier. Sa grande caractéris­tique est de diviser la population. »

 ?? PHOTOS TAÏEB MOALLA ?? Maxime Bernier, chef du Parti populaire du Canada, a rencontré la presse en Beauce hier, au lendemain du débat. En mortaise, le candidat conservate­ur Richard Lehoux ( au centre) visitait pour sa part une résidence pour personnes âgées, hier, à Saint-georges.
PHOTOS TAÏEB MOALLA Maxime Bernier, chef du Parti populaire du Canada, a rencontré la presse en Beauce hier, au lendemain du débat. En mortaise, le candidat conservate­ur Richard Lehoux ( au centre) visitait pour sa part une résidence pour personnes âgées, hier, à Saint-georges.
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