Un ancien couvent démoli à Sillery
Dans son PPU, la Ville de Québec avait d’abord demandé que l’édifice de 1962 soit préservé
L’ancien couvent des Augustines, à Sillery, abandonné depuis des années, est en train de tomber sous le pic des démolisseurs même si la Ville avait d’abord demandé sa préservation.
Le bâtiment, un couvent de briques jaunes construit en 1962, était anciennement la propriété des Soeurs Augustines de la Miséricorde de Jésus. Il est situé au 2285, chemin Saint-louis.
L’édifice était abandonné depuis des années. Les fenêtres avaient été dépouillées de leurs vitres et l’endroit était fréquenté par des squatteurs.
Dans son programme particulier d’urbanisme du site patrimonial de Sillery, en vigueur depuis 2016, la Ville de Québec demandait d’« accorder la priorité à la reconversion du couvent » et il était noté que le propriétaire avait l’intention de le recycler.
« La reconversion du couvent était priorisée, mais son état ne le permet plus », a expliqué le porte-parole de la Ville David O’brien, qui confirme que la démolition a été autorisée par la Ville et le ministère de la Culture.
Ces jours-ci, les pelles mécaniques s’activent autour de l’ancien couvent. Il est maintenant complètement éventré.
Il est depuis 10 ans la propriété de la société du Domaine des 3 Soeurs. Celle-ci appartient à l’homme d’affaires Daniel Gauthier, du Groupe Le Massif, et à sa société, HDG inc.
Les citoyens déplorent que les propriétaires aient « trop attendu ». « On avait l’information qu’ils attendraient que ce soit tellement détérioré qu’ils pourraient légitimer le fait de démolir », a exprimé Pierrette Vachon-l’heureux, présidente du conseil de quartier de Sillery.
TRAVAUX RETARDÉS
Or, le promoteur se défend d’avoir laissé dépérir l’édifice depuis une décennie. Il a été retardé dans ses projets en raison de l’élaboration du PPU et du moratoire qui a suivi, explique Charles-antoine Choquette, directeur, développement immobilier, chez HDG.
« La sécurité des lieux était la priorité. On ne pouvait pas le réutiliser. Donc, on a dû le démolir. » M. Choquette n’était pas en mesure de préciser quels problèmes avaient été décelés sur le bâtiment de 57 ans.
À la Ville, on l’a jugé « dangereux structurellement ». « Il n’était plus possible de le conserver », indique M. O’brien.
Le promoteur a un « plan d’implantation » pour un nouveau projet résidentiel qui devrait voir le jour sur le site, mais ni les détails ni les échéanciers ne pouvaient être dévoilés à ce stade-ci.
« On n’a pas déposé de projet à la Ville de Québec. » Cette dernière verra à ce qu’il respecte le PPU, assure le porte-parole.