Les négociations entre Londres et Bruxelles au bord de la rupture
Les Européens accusent Boris Johnson de jouer avec « l’avenir de l’europe »
AFP | Les négociations sur le Brexit entre Londres et les Européens semblaient hier au bord de la rupture, à un peu plus de trois semaines de la date prévue, Bruxelles accusant le premier ministre britannique Boris Johnson de jouer avec « l’avenir de l’europe ».
Les Européens ont donné jusqu’à la fin de la semaine au gouvernement britannique pour leur présenter un compromis acceptable et arriver à une séparation à l’amiable au 31 octobre.
Sans attendre cette échéance, les deux parties ne cachent pas leur pessimisme, semblant préparer les esprits à une sortie sans accord, voire au report voulu par le Parlement britannique. Après un entretien téléphonique hier entre M. Johnson et Angela Merkel, une source à Downing Street a jugé un accord « pratiquement impossible ».
Selon cette source, la chancelière allemande a prévenu le chef du gouvernement conservateur qu’un accord était « extrêmement improbable » faute de nouvelles propositions de Londres prévoyant un maintien de l’irlande du Nord britannique dans l’union douanière européenne. Ce que le Royaume-uni refuse.
L’enjeu est d’éviter le rétablissement d’une frontière physique entre les deux Irlandes et de préserver la paix sur l’île, qui a connu plusieurs décennies de violences.
« Les efforts continuent pour trouver un accord », a tweeté le négociateur en chef de l’union européenne (UE) Michel Barnier, après avoir rencontré le chef de la diplomatie irlandaise Simon Coveney. Ce dernier a dit croire en la volonté de Boris Johnson de trouver une issue.
« STUPIDE JEU »
Le président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk, a accusé sur Twitter Boris Johnson de jouer avec « l’avenir de l’europe et du Royaume-uni » en se prêtant à un « stupide jeu de reproches » sur les responsabilités d’un échec des négociations.
De son côté, le président de la Commission Jean-claude Juncker a estimé dans une entrevue aux quotidiens français Les Échos et l’opinion qu’«un Brexit sans accord entraînerait un affaissement du RoyaumeUni et un net affaiblissement des ressorts de croissance sur le continent», a-t-il ajouté, estimant que «perdre un État membre pour des raisons de stricte politique intérieure [...] reste une véritable tragédie».
ET LE PAPIER TOILETTE ?
Fait inusité, le gouvernement de Boris Johnson a dû répondre hier aux inquiétudes du Parlement sur les stocks de papier toilette.
Effectivement, le député nationaliste gallois Jonathan Edwards a demandé par la voie d’une question écrite « combien de temps les réserves de papier toilette vont durer » en cas d’un « no deal ».
« Voici la farce à laquelle nous sommes réduits », a expliqué M. Edwards à l’agence Press Association.