Le Journal de Quebec

LOUISE DESCHÂTELE­TS

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Comment procéder pour changer de vie ?

Ça fait un an que ma mère est décédée d’un AVC. J’habitais déjà chez mes parents, alors, naturellem­ent, je me suis occupée de mon père. Je suis célibatair­e avec deux soeurs plus âgées qui s’impliquent très peu auprès de lui. Pas plus d’ailleurs qu’elles ne se sont occupées de ma mère pendant les 11 jours qu’elle a passés aux soins palliatifs, sous prétexte qu’elles n’avaient pas le temps.

Après le décès de ma mère, mon enfer a commencé. Mon père a toujours eu des accès de violence. Souvent, il menaçait de tuer ma mère et de mettre le feu à la maison. Il avait déjà essayé de me frapper et il continuait de plus belle. Il me répétait que je ne méritais pas de vivre. La police est même venue calmer les choses à quelques reprises, entre autres une fois que je m’étais sauvée chez le voisin par -30 degrés et que je m’étais gelé les pieds.

J’ai un excédent de poids de 200 livres et de multiples problèmes de santé. Malgré ça, je m’occupe de tout, car mon père ne fait rien. La travailleu­se sociale refuse de l’évaluer pour que j’obtienne l’aide du CLSC sous prétexte que son dossier est fermé depuis que l’an dernier, en présence de mes soeurs et sans m’en avertir, il leur avait signé une décharge.

Je veux changer de vie pour vivre enfin la mienne. J’aimerais m’entraîner et prendre soin de moi. J’aimerais sortir le soir, voir des gens, faire des rencontres. Mais à cause de mon père, je ne peux pas. Je dois rentrer du travail pour lui faire à manger, et surtout pas deux fois le même plat dans la même semaine. Tout contact est coupé avec mes soeurs, et je sais que, selon elles, notre père devrait aller vivre dans une résidence pour personnes âgées autonomes, alors qu’il ne l’est pas, et qu’il devient enragé quand je lui parle d’aller vivre dans une résidence pour personnes semi-autonomes.

Une de mes soeurs habite à plus d’une heure de la maison et l’autre, qui prendra sa retraite dans un an, ira vivre six mois par année en Italie avec son conjoint. Il n’est pas loin le temps où je vais me retrouver seule comme une dinde pendant que les autres feront leur vie. Je rêve de partir vivre à Montréal avec mon chat. Voulez-vous bien me dire ce que je peux faire pour y arriver ?

Une grosse fille qui rêve de mieux

Personne n’a été mis sur terre pour s’occuper de son père. Pas plus vous que quiconque. Mais pour changer les choses, il faut le décider, et je ne vous sens pas capable de prendre cette décision. Vous vous laissez mener par tout le monde, même si tout le monde semble vous jouer dans le dos. Votre père est violent, et le moindre respect que vous devriez avoir envers vous-même c’est de n’accepter aucune violence. Et la seule façon d’y mettre un terme quand on est aussi mal équipée que vous pour se défendre, c’est de fuir la source de la souffrance.

La naïveté, ça se soigne

Je n’en reviens pas du nombre de femmes qui vous écrivent s’être fait prendre dans les filets d’un menteur rencontré sur un site, et qui au lieu de fuir tout de suite à grandes enjambées quand elles apprennent qu’il ne quittera jamais sa femme, préfèrent se bercer de l’illusion que peutêtre ça arrivera un jour. Et quoi penser de celle qui, 15 ans après les faits, en est encore chavirée, sinon qu’elle aime perdre sa vie à être malheureus­e.

Anonyme pas naïve

Difficile de départager entre naïveté et manque d’estime de soi dans de tels cas. Mais qu’on soit affecté par l’un ou l’autre, il est clair qu’une bonne thérapie en viendrait à bout, à la condition d’y mettre les efforts nécessaire­s.

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