Six mois de prison pour l’inventeur du Plexcoin
Il devra purger une deuxième peine pour outrage
Afin de forcer la main à l’inventeur du Plexcoin qui « joue au finfinaud » et qui se « moque » du système de justice, un juge a condamné Dominic Lacroix à faire six mois de prison avec la possibilité d’être libéré s’il dévoile finalement ses mots de passe.
Reconnu coupable d’outrage au tribunal une deuxième fois parce qu’il refuse de transmettre un bilan de ses actifs et de remettre ses mots de passe à l’administrateur provisoire chargé de rembourser les investisseurs floués, le juge Daniel Dumais a décidé « d’envoyer un message clair ».
Il a prononcé l’incarcération immédiate de Dominic Lacroix afin qu’il aille réfléchir. L’homme de 37 ans a été condamné à six mois de prison, mais il pourra revenir devant le juge périodiquement pour s’expliquer et convaincre le magistrat qu’il accepte de se soumettre aux ordonnances de la cour.
« BILAN BIDON »
« La tolérance a des limites », a dit le juge Dumais, parlant d’un « bilan bidon » que Lacroix lui a présenté lors de son dernier passage en cour en juillet dernier. Dans sa décision, le juge ajoute que les passages en cour de l’inventeur du Plexcoin sont remplis de « mensonges, cachettes et contradictions ».
Selon l’administrateur provisoire, au moins 107 bitcoins évalués à 1,5 M$ ont disparu. « Les actifs connus ne balancent pas », a dit le juge.
Malgré sa condamnation pour ne pas avoir fourni un bilan de ses actifs, une reddition de comptes ainsi que son refus de transmettre ses mots de passe, le tribunal souhaite toujours avoir ces renseignements. « C’est inacceptable et injustifié » qu’aucune information ne soit transmise.
« Le tribunal est convaincu qu’il en sait plus qu’il ne le laisse entendre. » Puisque le juge Dumais est convaincu que des informations ne seront révélées que lorsqu’il sera confronté, il croit donc qu’une période d’incarcération donnera des résultats.
EN APPEL
Lacroix est en appel de la condamnation de deux mois d’incarcération et de 10 000 $ d’amende qui lui a été infligée lors de la première condamnation pour outrage.
Quant à la deuxième sentence prononcée hier, en plus des six mois de prison, le défendeur devra faire 240 heures de travaux communautaires.