Le troisième lien enflamme un débat économique
La récente déclaration de Trudeau continue de faire des vagues
Le troisième lien, un projet qui « n’existe pas » selon Justin Trudeau, a pourtant réussi à voler la vedette lors d’un débat économique, hier, organisé par les deux chambres de commerce de Québec et celle de Lévis.
Le thème de la mobilité a suscité des échanges vigoureux entre six candidats locaux en fin de journée. La déclaration du premier ministre sortant, de passage à Québec la semaine dernière, est revenue sur le tapis. M. Trudeau avait alors refusé de se prononcer « sur un projet qui n’existe pas, même pas sur papier encore ».
« QUELLE ARROGANCE »
« Quelle arrogance et quelle tristesse ! » a répliqué le conservateur Gérard Deltell, déplorant la position « navrante » du premier ministre qui semble avoir oublié, selon lui, que la CAQ a gagné de nombreux sièges dans la région avec cette promesse.
« Dans le budget du gouvernement provincial, 325 M$ ont été investis pour l’amorce de ce projet-là. Il y a une quarantaine de fonctionnaires qui sont en marche. Oui, le projet existe », a-t-il insisté.
Le libéral Joël Lightbound a aussitôt accusé son visà-vis d’alimenter le cynisme avec sa promesse « électoraliste » de financer le troisième lien avec des fonds fédéraux, sans avoir chiffré cet engagement. « Pour nous, c’est clair ; d’abord, il faut respecter les études environnementales et deuxièmement, il faut savoir combien ça coûte ce projet-là. En ce moment, on n’a ni l’une ni l’autre de ces informations-là. »
Daniel Brisson, du Parti populaire du Canada, a sauté dans la mêlée. « Si M. Trudeau se permet de contester les détails du projet de troisième lien, je serais curieux
de le voir expliquer les détails du tramway. »
LE PONT DE QUÉBEC JUGÉ « DANGEREUX »
Le représentant du parti de Maxime Bernier en a par la suite surpris plusieurs quand il s’est prononcé sur le sort du pont de Québec.
« Même à 1 $, ça serait risqué de le racheter. Il est dangereux carrément. Je ne recommande à personne de passer sur le pont pendant que le train passe », a-t-il lâché. Le CN et les gouvernements ont pourtant répété à moult reprises que le pont est « sécuritaire » malgré la rouille.
« Le Parti populaire du Canada ne pense pas que le réchauffement climatique, c’est dangereux, mais ils disent aux gens de ne pas se promener sur le pont de Québec... Je pense qu’il y a une mauvaise perception des risques ici », a répliqué le candidat du Parti vert dans Québec, Luc Joli-coeur.
La bloquiste Caroline Desbiens a quant à elle invité le fédéral à laisser le Québec décider ce qui est bon pour lui en matière de mobilité. Résolument contre le troisième lien, Tommy Bureau du NPD a insisté sur l’importance d’effectuer une transition énergétique et de réduire les gaz à effet de serre.