Hausse historique des plaintes en droits de la personne au Québec
La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) rapporte une hausse « historique » des requêtes qu’elle a reçues, soit un bond de 20 % pour la dernière année. La CDPDJ a ainsi reçu 2356 requêtes l’an dernier, alors que l’organisme n’avait jamais franchi la barre des 2000 depuis sa création.
Le président de la Commission, Philippe-andré Tessier, affirme qu’il s’agit à la fois d’une bonne et d’une mauvaise nouvelle puisque c’est la preuve que la population n’hésite plus à dénoncer des situations où ses droits sont brimés, mais que ces situations sont peut-être aussi en augmentation. « Beaucoup plus de faits, de gestes sont portés à nos oreilles que par le passé », a-t-il dit.
BUDGET
Philippe-andré Tessier souhaite donc que Québec augmente le budget de la CDPDJ afin qu’elle puisse continuer de traiter les requêtes dans des délais raisonnables.
Questionnée à propos de cette demande, hier, la ministre de la Justice Sonia Lebel s’est limitée à dire qu’elle l’étudierait « avec sérieux ».
Ces statistiques ont été révélées alors que la CDPDJ présentait son rapport d’activités et de gestion 2018-2019, hier.
La Commission remarque aussi une hausse des demandes d’intervention en matière de protection de la jeunesse. Elles sont passées de 126 annuellement il y a 10 ans à 395 l’an dernier, soit une hausse de 213 % durant cette période. La CDPDJ constate une « détresse » chez les jeunes enfants, particulièrement dans le nord du Québec.
La CDPDJ compte d’ailleurs participer aux travaux de la commission Laurent, qui doit faire la lumière sur le système de protection des enfants québécois et dont les travaux commenceront le 22 octobre prochain.