Les militants en pyjamas plus tranquilles
Le groupe a à nouveau fait connaître ses revendications dans la métropole, hier
Après avoir paralysé Montréal deux fois plutôt qu'une mardi, un groupe de militants écologistes a encore pris d'assaut les rues hier. Vêtus de pyjamas cette fois-ci, ils ont évité de gêner les automobilistes.
Ce geste, un « slow swarm », consistait à brandir des affiches devant les conducteurs, sur un passage piéton, au feu rouge.
Cette petite manifestation était organisée par le même groupe de désobéissance civile que la veille, Extinction Rebellion.
« RÉVEILLER » LA POPULATION
Voulant « réveiller » la population à l’urgence climatique, la trentaine de militants, jeunes et moins jeunes, étaient symboliquement vêtus pour la plupart de différentes pièces de pyjamas.
Durant environ une heure, à partir de 17 h 30, au coin des avenues du Parc et du Mont-royal, les manifestants ont paradé sous une forte présence policière, même s’ils prônent la non-violence.
« Pas de désobéissance. On a plein d’autres événements dans le futur pour causer de la [perturbation] », a crié Elza Kephart, une des porte-parole, dans son porte-voix. Elle était vêtue d’une robe de chambre bleu poudre, garnie de fleurs roses.
OPINION MITIGÉE
L’opinion des automobilistes était alors mitigée, allant de l’appui de la démarche à l’exaspération, a constaté Le Journal. Tant des klaxons d’encouragement que des injures se sont fait entendre.
« Ça ne me dérange pas. C’est correct comme ça », a dit Alex Gasse, 42 ans, interrogé sur le vif dans son véhicule.
« Je suis à moitié d’accord », a quant à lui fait savoir Gilles Guay, dans sa voiture.
Ces activistes s’étaient fait beaucoup plus écorchés la veille, alors que trois participants, dont deux enseignants qui ont vu leur syndicat se dissocier de leur geste, ont grimpé dans la structure du pont Jacques-cartier. Ils ont ensuite été arrêtés, puis relâchés.
Et en soirée, une quarantaine de leurs collègues ont subi le même sort en refusant de quitter la voie publique, étendus en pleine rue. Leur attroupement d’environ 250 personnes avait plus tôt causé un bouchon monstre à l’heure de pointe. Cela a généré de la grogne à Montréal et aux alentours.
Le groupe prétend même avoir reçu des menaces de mort sur les réseaux sociaux.
STRESS POUR TOUS
Leurs coups d’éclat ont non seulement créé de la congestion, mais aussi imposé un stress supplémentaire à des travailleurs, et notamment des patients malades.
Certains du département d’oncologie du centre hospitalier de l’université de Montréal (CHUM) sont arrivés en retard à leurs suivis médicaux, a appris hier TVA Nouvelles.
De son côté, la Sûreté du Québec (SQ) entend ajuster sa surveillance aux abords des ponts et des autoroutes, selon les informations reçues.
On pouvait toutefois remarquer hier la présence de plusieurs autopatrouilles, tant de la SQ que du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), à différents endroits à Montréal et sur la Rive-sud, dont à l’entrée des ponts.
Le SPVM a pour sa part refusé de répondre aux questions du Journal.
–Avecvalériegonthier