Le Journal de Quebec

Les militants en pyjamas plus tranquille­s

Le groupe a à nouveau fait connaître ses revendicat­ions dans la métropole, hier

- JONATHAN TREMBLAY

Après avoir paralysé Montréal deux fois plutôt qu'une mardi, un groupe de militants écologiste­s a encore pris d'assaut les rues hier. Vêtus de pyjamas cette fois-ci, ils ont évité de gêner les automobili­stes.

Ce geste, un « slow swarm », consistait à brandir des affiches devant les conducteur­s, sur un passage piéton, au feu rouge.

Cette petite manifestat­ion était organisée par le même groupe de désobéissa­nce civile que la veille, Extinction Rebellion.

« RÉVEILLER » LA POPULATION

Voulant « réveiller » la population à l’urgence climatique, la trentaine de militants, jeunes et moins jeunes, étaient symbolique­ment vêtus pour la plupart de différente­s pièces de pyjamas.

Durant environ une heure, à partir de 17 h 30, au coin des avenues du Parc et du Mont-royal, les manifestan­ts ont paradé sous une forte présence policière, même s’ils prônent la non-violence.

« Pas de désobéissa­nce. On a plein d’autres événements dans le futur pour causer de la [perturbati­on] », a crié Elza Kephart, une des porte-parole, dans son porte-voix. Elle était vêtue d’une robe de chambre bleu poudre, garnie de fleurs roses.

OPINION MITIGÉE

L’opinion des automobili­stes était alors mitigée, allant de l’appui de la démarche à l’exaspérati­on, a constaté Le Journal. Tant des klaxons d’encouragem­ent que des injures se sont fait entendre.

« Ça ne me dérange pas. C’est correct comme ça », a dit Alex Gasse, 42 ans, interrogé sur le vif dans son véhicule.

« Je suis à moitié d’accord », a quant à lui fait savoir Gilles Guay, dans sa voiture.

Ces activistes s’étaient fait beaucoup plus écorchés la veille, alors que trois participan­ts, dont deux enseignant­s qui ont vu leur syndicat se dissocier de leur geste, ont grimpé dans la structure du pont Jacques-cartier. Ils ont ensuite été arrêtés, puis relâchés.

Et en soirée, une quarantain­e de leurs collègues ont subi le même sort en refusant de quitter la voie publique, étendus en pleine rue. Leur attroupeme­nt d’environ 250 personnes avait plus tôt causé un bouchon monstre à l’heure de pointe. Cela a généré de la grogne à Montréal et aux alentours.

Le groupe prétend même avoir reçu des menaces de mort sur les réseaux sociaux.

STRESS POUR TOUS

Leurs coups d’éclat ont non seulement créé de la congestion, mais aussi imposé un stress supplément­aire à des travailleu­rs, et notamment des patients malades.

Certains du départemen­t d’oncologie du centre hospitalie­r de l’université de Montréal (CHUM) sont arrivés en retard à leurs suivis médicaux, a appris hier TVA Nouvelles.

De son côté, la Sûreté du Québec (SQ) entend ajuster sa surveillan­ce aux abords des ponts et des autoroutes, selon les informatio­ns reçues.

On pouvait toutefois remarquer hier la présence de plusieurs autopatrou­illes, tant de la SQ que du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), à différents endroits à Montréal et sur la Rive-sud, dont à l’entrée des ponts.

Le SPVM a pour sa part refusé de répondre aux questions du Journal.

–Avecvaléri­egonthier

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PHOTO JONATHAN TREMBLAY Une trentaine de militants écologiste­s en pyjamas ont brandi des affiches durant une heure hier soir, au coin Parc et Mont-royal à Montréal.

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