Les travailleurs forestiers à l’écoute des scientifiques
Depuis le printemps dernier, quatre professeurs de l’université du Québec en Abitibi-témiscamingue (UQAT) étudient l’adaptation des forêts aux changements climatiques. Leurs résultats vont non seulement aider à préserver la santé des écosystèmes forestiers, mais pourront aussi aider les entreprises forestières dans l’avenir.
Ce projet, qui s’inscrit dans l’initiative pancanadienne Smartforest Canada, vise à équiper les forêts de différents instruments de mesure et de voir comment la forêt s’adapte aux changements climatiques. « Nous pourrons ensuite faire des recommandations au gouvernement, mais aussi aux entreprises forestières pour les aider à adapter leur aménagement », dit Benoît Lafleur, professeur à L’UQAT.
ENTREPRISES FORESTIÈRES
Dans l’avenir, il se pourrait que de nouvelles espèces viennent composer les forêts. Les entreprises forestières devront alors s’adapter. Par exemple, l’abitibi produit beaucoup de peupliers faux-trembles, qui poussent rapidement et sont un atout pour l’industrie locale. Mais si ces forêts se retrouvent un jour en contexte de stress hydrique (manque d’eau), elles pourraient devenir de moins en moins productives. C’est ici qu’interviennent les chercheurs.
« On va étudier ces questions-là. Par exemple, une solution pourrait-elle être de planter d’autres espèces d’arbres en combinaison ? Mixer des espèces plus sensibles au stress hydrique avec des espèces qui le sont moins », explique Benoît Lafleur.
Mais si les entreprises forestières peuvent être des alliées face aux changements climatiques, il importe d’abord de maintenir les autres fonctions de l’écosystème forestier, soit tout, ce qui permet aux forêts de croître et aux animaux qui y vivent de s’y maintenir, souligne Benoît Lafleur. « Par exemple, nous sommes en plein dans la chasse à l’orignal en ce moment ici. Il faut garder en tête que si on gère mal les forêts, d’autres éléments de l’économie risquent aussi d’en pâtir. »