Le Journal de Quebec

Des chercheurs qui ont à coeur la forêt

- DAVID DESCOTEAUX

Les chercheurs Nicolas Bélanger, chercheur de la TÉLUQ, et Daniel Kneeshaw, professeur à l’université du Québec à Montréal, se sont donné tout un défi : écouter et comprendre la forêt. Le but : cibler les maillons forts et faibles pour mieux préparer la forêt à ce qui pourrait l’attendre dans l’avenir.

« Par exemple, on va suivre la croissance des arbres avec des instrument­s comme des sondes qu’on introduit dans les arbres. Cela permet de mesurer à la minute près la croissance des arbres, ou leur hydratatio­n et l’évacuation d’eau de leurs cellules. Le printemps, les arbres ont besoin de se réhydrater avant de commencer à croître. On veut aussi mesurer l’afflux de sève dans les arbres et les moments de la journée où cet afflux est le plus important. On peut maintenant observer en temps réel tous ces minuscules changement­s qui se produisent chaque jour », explique Daniel Kneeshaw.

SITES DE RECHERCHE

Saint-hippolyte, dans les Laurentide­s, abrite la toute première « forêt intelligen­te » au Québec. Mais Daniel Kneeshaw voit plus grand. « Il y a encore beaucoup de débats entre chercheurs sur plusieurs sujets liés à la forêt ! Si on peut en avoir une vingtaine de sites au Québec et dans les autres provinces, on aura une meilleure compréhens­ion. »

« En mesurant plus de facteurs et en partageant nos expertises, comme celle de Nicolas, qui est un spécialist­e des sols, et d’autres comme moi qui sommes plus intéressés à l’écologie des arbres, on comprendra beaucoup plus de choses sur notre environnem­ent. Le but est de créer un réseau de chercheurs à travers le pays qui collaboren­t et partagent leurs expertises. À cette échelle-là, ça ne s’est encore jamais vu. »

En mesurant une foule de paramètres en temps réel, cela permettra de mieux aménager les ressources forestière­s à court et long terme, selon le chercheur.

PROJET SMARTFORES­TS CANADA

« Déjà, nos travaux nous montrent que certaines espèces d’arbres réagissent de différente­s façons, et certaines vont être mieux adaptées que d’autres aux changement­s climatique­s », dit-il. Mais si la forêt nous parle, elle prend parfois son temps. « Pour d’autres mesures, il faudra parfois attendre jusqu’à cinq ans pour obtenir l’informatio­n voulue. »

Le projet de Daniel Kneeshaw, intitulé « Smartfores­ts Canada: A network of monitoring plots and plantation­s for modeling and adapting forests to climate change », a obtenu un montant de 9,5 M$ de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI).

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, SIMON DESSUREAUL­T ?? Michel Leboeuf (à droite), biologiste et directeur général de la Fiducie de conservati­on des écosystème­s de Lanaudière (FCEL) et Daniel Kneeshaw, professeur de biologie à l’université du Québec à Montréal (UQAM), s’intéressen­t à l’avenir de la forêt québécoise.
PHOTO D’ARCHIVES, SIMON DESSUREAUL­T Michel Leboeuf (à droite), biologiste et directeur général de la Fiducie de conservati­on des écosystème­s de Lanaudière (FCEL) et Daniel Kneeshaw, professeur de biologie à l’université du Québec à Montréal (UQAM), s’intéressen­t à l’avenir de la forêt québécoise.

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