La forêt québécoise contre le réchauffement climatique
Elle constitue un immense réservoir qui retient le CO2, un des principaux gaz à effet de serre
Lorsque Justin Trudeau a annoncé, en campagne électorale, que son gouvernement allait « planter deux milliards d’arbres » pour aider l’environnement, le premier ministre a suscité quelques railleries.
Mais au-delà de la politique, il importe de rappeler que la forêt, qui représente presque la moitié de la superficie totale du Québec, est une arme redoutable pour lutter contre les changements climatiques.
Les arbres des forêts emmagasinent du carbone lors de leur croissance et une fois à maturité. Et comme le réchauffement climatique est justement causé par la quantité de carbone présente dans l’atmosphère, principalement sous forme de CO , les arbres jouent un rôle 2 important pour limiter ce réchauffement. C’est aussi un constat du GIEC, qui recommande le boisement et l’utilisation de produits de bois dans la construction.
« Les végétaux, par la photosynthèse, captent le CO . Ils construisent leur masse 2 végétale à partir du CO . Le carbone, c’est 2 le bloc lego principal de la masse vivante », explique Évelyne Thiffault, professeure adjointe au Département des sciences du bois et de la forêt à l’université Laval.
PLUS EFFICACE
Au Québec, la forêt boréale est encore plus efficace compte tenu de la croissance plus lente de ses arbres, comparativement aux forêts tropicales, plus chaudes, où on trouve des arbres à croissance plus rapide comme les eucalyptus. « La forêt boréale accumule beaucoup de carbone par la croissance des arbres, mais aussi parce que les arbres morts se décomposent plus lentement. On va retrouver une grosse litière de matière organique morte au sol en forêt, qui stocke aussi beaucoup de carbone », dit Évelyne Thiffault.
LES ENTREPRISES PARTICIPENT
Bonne nouvelle, grâce à l’innovation technologique, l’industrie forestière au Québec améliore constamment ses pratiques pour réduire le gaspillage et tirer le maximum de chaque arbre récolté.
Selon le ministère des Ressources naturelles, de la Faune et des Parcs, le volume de bois nécessaire pour produire mille pieds de mesure de planche a diminué de presque un quart de 1990 à 2017. Même chose dans le secteur du sciage, où les nouvelles technologies permettent de produire plus en coupant moins d’arbres. « Dans les dernières années, le rendement pour chaque arbre qui entre dans une usine a augmenté constamment. D’une part, on obtient plus de produits du sciage par rapport aux résidus, mais on devient également meilleurs pour valoriser les résidus, en les utilisant pour fabriquer des produits comme de nouveaux panneaux qui ont des propriétés thermiques très avancées », explique Évelyne Thiffault.
Quant au reboisement, la loi forestière veille à ce que les parterres de coupe soient suffisamment régénérés. Le gouvernement et les entreprises travaillent en équipe afin d’y arriver.
Les individus aussi peuvent contribuer. Plusieurs entreprises offrent aujourd’hui « des crédits de carbone ». Vous payez pour que l’entreprise plante des arbres en votre nom afin de compenser les émissions de CO dont vous êtes 2 responsables. Une façon d’aider la forêt tout en se donnant bonne conscience !