Québec prêtera 30 millions $ à des Chinois soupçonnés d’espionnage
Flying Whales annoncera sous peu qu’elle s’installe en territoire québécois
Investissement Québec s’apprête à dérouler le tapis rouge à une entreprise financée par des Chinois soupçonnés d’espionnage industriel, une situation jugée « préoccupante » par un ex-officier de la Défense nationale.
TVA Nouvelles a appris que le fabricant de ballons dirigeables Flying Whales décrochera une aide financière de 30 millions $ pour installer un centre de recherche et développement au Québec. L’entreprise souhaite profiter de l’expertise québécoise pour mettre au point « le zeppelin du futur », un dirigeable capable de transporter une charge de 60 tonnes à 100 km/h.
Le hic ? Flying Whales est étroitement liée à l’aviation Industry Corporation of China (AVIC), qui détient 25 % de son capital. Les États-unis soupçonnent ce fabricant chinois d’avions et d’hélicoptères d’être mêlé à plusieurs cas d’espionnage.
Des documents judiciaires américains évoquent le nom D’AVIC dans un important vol d’informations sensibles chez General Electric. En avril dernier, un espion chinois a été accusé d’avoir subtilisé des secrets industriels valant des millions de dollars qui auraient profité à des avionneurs chinois.
En 2010, un employé chinois de Boeing a aussi écopé de 15 ans de prison pour avoir vendu des secrets industriels qui auraient profité à L’AVIC.
Dans un rapport de la Maison-blanche datant du 22 mars 2018, les autorités américaines indiquent QU’AVIC a « acquis des technologies étrangères pour renforcer l’industrie aérospatiale chinoise ».
PRÉOCCUPANT
Le cabinet du ministre de l’économie n’a pas souhaité commenter le fait qu’il s’apprête à financer une entreprise détenue par des intérêts chinois controversés.
« Quand l’entente sera signée, le ministre va donner tous les détails de la transaction », a indiqué Mathieu St-amand, attaché de presse de Pierre Fitzgibbon.
Pour l’ex-officier de sécurité à la Défense nationale, Steve Waterhouse, l’arrivée d’une entreprise appartenant à AVIC au Québec est préoccupante.
« Le Québec doit absolument solliciter les instances fédérales pour s’assurer qu’une vérification de fiabilité soit faite », a-t-il dit.
La propriété intellectuelle de l’industrie aérospatiale québécoise est en danger, estime M. Waterhouse.
« La GRC et les services de renseignements doivent mener une évaluation de menaces », a-t-il mentionné.
Si AVIC ne possède pas encore d’installations au Québec, le conglomérat chinois est déjà un important fournisseur de composantes aérospatiales pour l’avion A-220 (ancien C-series) d’airbus.