Le Flyers dans l’âme
Ian Laperrière a construit son après-carrière à Philadelphie
PHILADELPHIE | « J’ai joué une seule saison pour les Flyers, mais ils s’occupent de moi comme si j’avais eu une carrière de 20 ans ici. » Ian Laperrière fait maintenant partie des meubles à Philadelphie.
C’est dans l’uniforme des Flyers qu’il a joué son dernier match dans la LNH au printemps 2010. C’est aussi avec cette équipe qu’il a entrepris sa deuxième carrière, comme directeur du développement des joueurs au départ et comme adjoint depuis maintenant sept ans. C’est à Philadelphie qu’il a choisi de s’enraciner aux côtés de son épouse, Magali, et de ses deux enfants, Tristan et Zachary.
À son arrivée à la barre des Flyers, Alain Vigneault a construit son équipe d’entraîneurs. Il a amené ses hommes de confiance avec lui. Il a fait signe à Michel Therrien, qui lui a recommandé Mike Yeo. Deux nouveaux adjoints débarquaient dans la ville de l’amour fraternel. Laperrière a survécu à ces changements.
« Je ne suis pas niaiseux, je sais que les patrons en haut voulaient me garder dans l’entourage de l’équipe, a dit Laperrière avec le sourire. Ils ont dit un bon mot à mon sujet à AV (Alain Vigneault). Mais ils ne l’ont pas forcé à me garder. AV est un homme assez fort pour choisir son monde, tu ne lui imposes pas un adjoint.
« J’ai passé une entrevue cet été avec AV. Je lui ai rapidement dit que je désirais rester à Philly. Je connais beaucoup de gars dans cette équipe depuis qu’ils sont dans le junior. J’ai vu grandir les gars et je souhaite être encore là quand ils exploseront. »
Pour Vigneault, c’était naturel de garder Lappy à ses côtés.
« J’ai rapidement vu qu’il était un Flyers, a noté Vigneault. Il a ça dans l’âme. Il est très travaillant. J’ai changé son rôle un peu, mais il aura maintenant l’occasion d’apprendre de trois entraîneurs en chef. Si jamais il veut devenir un entraîneur en chef, il aura grandi de cette expérience. Je l’aime beaucoup, il est positif et proche des joueurs. J’aime cet élément. »
« Je ne connaissais pas beaucoup Ian, j’apprends à le connaître, a renchéri Therrien. Il était travaillant comme joueur, il l’est autant comme coach. »
DE LA PASSERELLE AU BANC
À sa septième saison comme adjoint avec les Flyers, Laperrière aura déjà travaillé avec cinq entraîneurs en chef différents : Peter Laviolette, Craig Berube, Dave Hakstol, Scott Gordon et Vigneault.
« Mon rôle a changé avec l’arrivée d’alain, a noté Laperrière. À mes six premières années avec les Flyers, j’étais responsable de l’infériorité numérique. Cette responsabilité revient maintenant à Mike Yeo. J’ai malgré tout plus de travail dans l’analyse d’avant-match et la préparation des entraînements.
« Daniel Lacroix m’avait averti en me disant qu’av était pour m’en donner beaucoup, a-t-il poursuivi. Je ne me plains pas, j’aime ça. Je regarde les deux premières périodes de la passerelle de presse et la troisième période au banc.
« Pour mon développement comme coach, je suis très heureux. Je présente aussi les entraînements avant qu’on saute sur la glace. Alain veut trois entraîneurs derrière le banc même si la tendance est plus à quatre. Il est un peu plus de la vieille école pour ça. Mais je les retrouve en troisième période. Je respecte l’opinion d’alain. »
MULTIPLES COMMOTIONS
Pour un lointain choix de 7e tour des Blues de St. Louis en 1992, Laperrière a connu une carrière de 1083 matchs dans la LNH. Un exploit. Il y a toutefois un côté sombre à cette longévité.
« J’ai subi une quinzaine de commotions cérébrales, je me suis fracturé le nez plusieurs fois et j’ai eu plusieurs blessures, a-t-il répliqué. Mais je n’ai pas de regrets. Je referais le même parcours demain matin. »
À 45 ans, il est heureux et bien dans sa peau. « Je ne ressens pas trop les effets de mes nombreuses commotions, mais la vue de mon oeil droit reste embrouillée. C’est le résultat d’un tir de Paul Martin. J’ai gardé le même poids qu’à mon époque comme joueur. Je reste en forme, je fais beaucoup de vélo, de course et de natation. »