Le Journal de Quebec

L’homme de fer de la course

Gilles Lamontagne attaque à l’âge 77 ans sonn 229e e parcoursar 42,2 km dimanche dans les rues de Québec

- STÉPHANE CADORETTE

C’est le cas de le dire, la vie est un marathon pour Gilles Lamontagne. L’infatigabl­e homme de fer de 77 ans franchira dimanche la mythique distance de 42,2 km pour une 229e fois, dans le cadre du Marathon de Québec. Et l’inspirant personnage n’a pas dit son dernier mot.

À quelques jours d’une autre compétitio­n, c’est dans sa demeure dont l’intérieur est orné de ses mille et une médailles et plaques commémorat­ives que Monsieur Marathon reçoit le représenta­nt du Journal.

Droit comme un chêne, le vénérable coureur qui compte 572 compétitio­ns et plus de 159 400 km dans les espadrille­s sourit en racontant ses exploits du passé et du présent.

À neuf reprises, il a couru ce qu’il qualifie de «marathon de tous les marathons», à Boston. C’est à Montréal, en 1983, qu’il a établi son record personnel, quand il a franchi la ligne d’arrivée en 2 h 51 min en 1998, il a célébré sa retraite à sa façon bien à lui, en s’offrant un véritable festival de 12 marathons en un an. Dont deux le même week-end!

TOUJOURS PASSIONNÉ

Mais par-dessus tout, le mot clé est « toujours ». Comme dans le fait qu’au-delà de ses marques personnell­es et des compétitio­ns qu’il note soigneusem­ent à la main dans un cahier depuis 40 ans, c’est toujours qu’il prend plaisir à faire le plein d’endorphine­s.

« Aujourd’hui, je cours mes marathons entre cinq et six heures. J’ai baissé le niveau depuis que j’ai eu 70 ans, mais je n’ai pas le goût d’arrêter. Je trouve encore ça motivant. Je ne compte plus le nombre de fois où, pendant une course, quelqu’un m’arrête pour me dire : monsieur, vous êtes mon inspiratio­n ! », se régale-t-il.

Quand même, il y a toute une marge entre courir de courtes distances pour le plaisir de la chose et le fait d’attaquer des marathons.

« Le marathon, c’est une distance spéciale dans l’imaginaire des gens. Pour certains, c’est le rêve d’une vie. Ma façon de voir ça, c’est que le plus difficile est la préparatio­n. Le marathon, c’est la récompense », balance-t-il sans broncher.

PAS ENCORE LA FIN

Cette liaison addictive entre Gilles Lamontagne et la course à pied est née d’une visite médicale, en 1977, parce qu’il ressentait des étourdisse­ments. Fumeur et en surpoids, il a vite compris que le diagnostic de taux de cholestéro­l élevé ne disparaîtr­ait pas sans effort.

Il s’est donc adonné à la course et n’a jamais cessé de consommer cette drogue. Deux ans plus tard, il courait un premier marathon en 3 h 28 min.

« Si je n’avais pas fait ça, tu vois le cimetière Saint-charles de l’autre bord ? Probableme­nt que je serais déjà là ! », lance-t-il dans un grand éclat de rire.

Quant à savoir si la fin de sa longue carrière approche, le vétéran a encore quelques tours dans son sac.

« Mon objectif est de finir ça chez moi, à Québec, pour mes 80 ans », tranche-t-il.

« AUJOURD’HUI, JE COURS MES MARATHONS ENTRE CINQ ET SIX HEURES. J’AI BAISSÉ LE NIVEAU DEPUIS QUE J’AI EU 70 ANS, MAIS JE N’AI PAS LE GOÛT D’ARRÊTER. » – Gilles Lamontagne

 ?? PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS ?? Tout près de chez lui, aux abords de la rivière Saint-charles, Gilles Lamontagne continue d’emmagasine­r le kilométrag­e au quotidien, en préparatio­n pour le marathon.
PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS Tout près de chez lui, aux abords de la rivière Saint-charles, Gilles Lamontagne continue d’emmagasine­r le kilométrag­e au quotidien, en préparatio­n pour le marathon.
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