Une infirmière prise pour cible
Ses liens avec un groupe identitaire seraient à l’origine d’un acte de vandalisme
La police de Québec mène présentement une enquête pour un acte de vandalisme commis sur le terrain de l’hôpital de l’enfant-jésus. Le méfait viserait une infirmière auxiliaire de l’établissement et le groupe identitaire Atalante.
Différents groupes extrémistes s’affrontent sur le web et les réseaux sociaux de façon plus intense à Québec dans les derniers jours.
Une organisation a décidé de publier en ligne des informations privées concernant une employée du centre hospitalier, en associant celle-ci à Atalante, une organisation qualifiée d’extrême droite.
Le message, qui trace un lien soi-disant incompatible entre ses activités personnelles et professionnelles, incitait les gens à contacter l’hôpital pour dénoncer le fait qu’elle soit à l’emploi de l’établissement.
Par communiqué, Atalante a attribué cette dénonciation à un groupe d’extrême gauche en dénonçant « des propos diffamatoires » qui incitent à la haine.
Selon eux, ces « fausses allégations » lancées contre ses membres sont faites dans le but de les « assassiner socialement et professionnellement ».
Dans le même communiqué, Atalante rejette les critiques des antifascistes qui les identifient comme un mouvement néonazi.
« Atalante est un mouvement nationaliste révolutionnaire et séparatiste, comme un mouvement de troisième voie entre le capitalisme et le communisme », disent-ils.
PEINTURE
Après une escalade de réactions de part et d’autre, la police a toutefois été appelée très tôt, le 5 octobre, à se rendre sur le site de l’hôpital de l’enfant-jésus.
Sur un abribus et au sol, le nom de la travailleuse ainsi qu’une inscription controversée visant à discréditer Atalante ont été barbouillés avec de la peinture de couleur.
« Nous avons porté plainte », a mentionné Geneviève Dupuis, porte-parole du centre hospitalier. « Nous confirmons qu’il y a une enquête en cours pour méfait », a ajouté Sandra Dion, du Service de police de la Ville de Québec.
Concernant l’infirmière auxiliaire, l’hôpital a refusé de donner des détails sur un dossier confidentiel.
« Lorsqu’une situation de la sorte est portée à notre attention, pour tout membre du personnel, nous prenons cela très au sérieux et mettons les mesures en place pour effectuer les validations nécessaires. Notre priorité est de nous assurer de la qualité, et la sécurité des patients et des collègues est assurée », a expliqué Mme Dupuis, également adjointe au PDG du CHU de Québec.
BON DOSSIER
Il a cependant été possible d’apprendre auprès d’une tierce partie que la travailleuse posséderait un dossier professionnel sans tache. Le dossier de l’employée a été épluché au peigne fin, et des collègues ont été rencontrés.
Son permis de pratique est en règle, et son ordre professionnel (OIIAQ), qui a pour mission principale de protéger le public, n’a apparemment rien à lui reprocher.
Au terme de sa formation en 2017, elle a même reçu la Médaille du mérite, remise aux candidats qui se sont distingués.