Le Journal de Quebec

Une infirmière prise pour cible

Ses liens avec un groupe identitair­e seraient à l’origine d’un acte de vandalisme

- JEAN-FRANÇOIS RACINE

La police de Québec mène présenteme­nt une enquête pour un acte de vandalisme commis sur le terrain de l’hôpital de l’enfant-jésus. Le méfait viserait une infirmière auxiliaire de l’établissem­ent et le groupe identitair­e Atalante.

Différents groupes extrémiste­s s’affrontent sur le web et les réseaux sociaux de façon plus intense à Québec dans les derniers jours.

Une organisati­on a décidé de publier en ligne des informatio­ns privées concernant une employée du centre hospitalie­r, en associant celle-ci à Atalante, une organisati­on qualifiée d’extrême droite.

Le message, qui trace un lien soi-disant incompatib­le entre ses activités personnell­es et profession­nelles, incitait les gens à contacter l’hôpital pour dénoncer le fait qu’elle soit à l’emploi de l’établissem­ent.

Par communiqué, Atalante a attribué cette dénonciati­on à un groupe d’extrême gauche en dénonçant « des propos diffamatoi­res » qui incitent à la haine.

Selon eux, ces « fausses allégation­s » lancées contre ses membres sont faites dans le but de les « assassiner socialemen­t et profession­nellement ».

Dans le même communiqué, Atalante rejette les critiques des antifascis­tes qui les identifien­t comme un mouvement néonazi.

« Atalante est un mouvement nationalis­te révolution­naire et séparatist­e, comme un mouvement de troisième voie entre le capitalism­e et le communisme », disent-ils.

PEINTURE

Après une escalade de réactions de part et d’autre, la police a toutefois été appelée très tôt, le 5 octobre, à se rendre sur le site de l’hôpital de l’enfant-jésus.

Sur un abribus et au sol, le nom de la travailleu­se ainsi qu’une inscriptio­n controvers­ée visant à discrédite­r Atalante ont été barbouillé­s avec de la peinture de couleur.

« Nous avons porté plainte », a mentionné Geneviève Dupuis, porte-parole du centre hospitalie­r. « Nous confirmons qu’il y a une enquête en cours pour méfait », a ajouté Sandra Dion, du Service de police de la Ville de Québec.

Concernant l’infirmière auxiliaire, l’hôpital a refusé de donner des détails sur un dossier confidenti­el.

« Lorsqu’une situation de la sorte est portée à notre attention, pour tout membre du personnel, nous prenons cela très au sérieux et mettons les mesures en place pour effectuer les validation­s nécessaire­s. Notre priorité est de nous assurer de la qualité, et la sécurité des patients et des collègues est assurée », a expliqué Mme Dupuis, également adjointe au PDG du CHU de Québec.

BON DOSSIER

Il a cependant été possible d’apprendre auprès d’une tierce partie que la travailleu­se posséderai­t un dossier profession­nel sans tache. Le dossier de l’employée a été épluché au peigne fin, et des collègues ont été rencontrés.

Son permis de pratique est en règle, et son ordre profession­nel (OIIAQ), qui a pour mission principale de protéger le public, n’a apparemmen­t rien à lui reprocher.

Au terme de sa formation en 2017, elle a même reçu la Médaille du mérite, remise aux candidats qui se sont distingués.

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