Jeux vidéo sur les bancs d’école
Un premier programme en sport électronique sera offert dans une école secondaire de Québec
L’automne prochain, l’académie Sainte-marie deviendra la première école secondaire de Québec à offrir un programme en sport électronique intégré dans sa grille-matière.
Cette « concentration » permettra aux élèves de consacrer environ deux heures et demie par semaine à cette discipline pendant les heures de classe, ce qui représente quatre périodes par cycle de neuf jours.
La moitié du temps sera consacrée aux périodes de jeu et l’autre, à la théorie, indique Philippe Gauthier, directeur général de l’académie Esports de Québec.
« On va parler des aspects de la communication, du travail d’équipe, de stratégies et faire de l’analyse de problème pour voir comment on peut s’améliorer », explique M. Gauthier.
Des capsules permettront aussi de sensibiliser les jeunes aux risques de la cyberdépendance et à l’importance des saines habitudes de vie, précise-t-il.
La directrice de cette école publique de Beauport, Isabelle Simard, explique de son côté que le « but premier » est « d’aller chercher une motivation chez des jeunes que l’on sentait plus seuls », pour les « garder dans le monde scolaire ».
Plusieurs écoles, dont l’académie Sainte-marie, offrent déjà des activités parascolaires en sport électronique pendant l’heure du dîner, mais la création d’un programme scolaire en bonne et due forme permettra de faire davantage d’intervention et de mieux encadrer ces jeunes, plaide Mme Simard.
INQUIÉTUDES
La création de tels programmes dans un contexte scolaire est toutefois loin de faire l’unanimité.
Cathy Tétreault, directrice du Centre Cyberaide, dénonce haut et fort la présence des jeux vidéo dans les établissements scolaires.
« Le sport électronique n’est pas un vrai sport et, en plus, le risque de cyberdépendance est bien réel », affirme-t-elle, inquiète de la « banalisation » qui entoure la prolifération des programmes de sport électronique dans les écoles québécoises.
Mme Tétreault reconnaît qu’il faut mieux encadrer les jeunes qui jouent aux jeux vidéo, mais ce rôle revient aux parents, selon elle. « Ce n’est pas à l’école d’encadrer une activité ludique qui peut amener une dépendance. »