Le Journal de Quebec

Une « épidémie », selon les pédiatres

Québec appelé à agir contre l’obésité chez les jeunes

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AGENCE QMI | Les pédiatres du Québec ont profité de la Journée mondiale de lutte contre l’obésité, hier, pour interpelle­r directemen­t le premier ministre du Québec, François Legault, l’invitant à prendre les grands moyens afin d’endiguer le phénomène, qui connaît une croissance inquiétant­e chez les jeunes.

Dans une lettre envoyée au chef caquiste, l’associatio­n des pédiatres du Québec parle carrément d’une « épidémie ».

Citant des données de l’institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et de Statistiqu­e Canada, les pédiatres soulignent que 10 % des enfants et des adolescent­s au Québec souffrent d’obésité.

Il s’agit d’une statistiqu­e alarmante, surtout lorsqu’on sait qu’un autre 30 % des jeunes présentent de l’embonpoint.

« On veut que le gouverneme­nt Legault s’engage à traiter ces enfants malades comme n’importe quelle maladie au Québec. […] On vient de basculer dans le déclin de l’espérance de vie chez nos jeunes, mondialeme­nt, mais au Québec aussi », a insisté la Dre Julie St-pierre, l’une des signataire­s, en entrevue hier à LCN.

Afin de contrer ce problème de santé publique, Québec est entre autres appelé à instaurer une taxe sur les boissons sucrées. « Nous croyons en effet que cette mesure freinerait la surconsomm­ation de ces boissons qui est directemen­t liée à l’obésité en plus de contribuer au financemen­t du traitement de cette maladie », croient les quelque 221 pédiatres qui cosignent la lettre.

PLUS D’ARGENT EN PRÉVENTION

Ils espèrent aussi que le gouverneme­nt investisse davantage dans la prévention auprès des jeunes touchés par ce fléau, notamment en misant sur des « équipes multidisci­plinaires en première et en deuxième ligne ». Ce genre de service est actuelleme­nt peu présent au Québec, a dénoncé l’associatio­n des pédiatres du Québec.

Chaque dollar investi en prévention de l’obésité rapportera­it au gouverneme­nt un retour sur investisse­ment de 560 % sur une période cinq ans, selon l’associatio­n, qui se base sur les données des grandes organisati­ons internatio­nales.

« On voit des problèmes de diabète de type 2 chez les jeunes, ce qu’on ne voyait pas avant. On voit du cholestéro­l. Mais ce qu’on voit surtout c’est une atteinte de l’estime de soi », a alerté la Dre St-pierre.

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