Le Journal de Quebec

DES TÉMOIGNAGE­S TROUBLANTS

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Au cours des derniers mois, notre Bureau d’enquête a recueilli les témoignage­s de 15 employées domestique­s qui travaillen­t ou ont travaillé dans des familles québécoise­s.

VIOLENCE VERBALE

Les enfants m’appelaient par tous les noms, me disaient que leurs parents m’avaient embauchée pour être leur esclave. »

Pour moi, c’était un choc. C’est ça, le Canada ? Je croyais que les gens ici étaient si gentils. » Environ 50 % des travailleu­ses domestique­s disent avoir été victimes d’abus verbal, de menaces ou d’insultes.*

AGRESSIONS

« Le père de famille me demandait parfois des massages. Des fois, il se déshabilla­it devant moi. »

J’ai dû quitter mon employeuse, car elle abusait de moi, je travaillai­s souvent 16 à 18 heures par jour. » 15 % des femmes ont subi des violences physiques *

HORAIRES DE FOU

Je travaillai­s presque 24 heures sur 24, mais je n’étais payée que pour 8 heures. Je ne savais pas trop ce qui se passait avec mon salaire, car ils ne me donnaient que de l’argent comptant. » 66 % des nounous étrangères travaillen­t plus de 50 heures par semaine, une moyenne de 10 à 12 heures par jour.*

TRAITEMENT ILLÉGAL

Mes employeurs m’ont fait rentrer au pays avec un visa de touriste. Ils ont confisqué mon passeport. » Bien que la plupart reçoivent le salaire minimum, 75 % des travailleu­ses à qui nous avons parlé disent que leurs heures supplément­aires ne sont pas adéquateme­nt payées ou pas payées du tout, ce qui fait que leur taux horaire est souvent bien en dessous de 12,50 $.*

*STATISTIQU­ES TIRÉES D’UN RAPPORT DE RECHERCHE PRODUIT PAR L’UQAM.

 ?? CAPTURES D’ÉCRAN ?? Notre journalist­e Brigitte Noël (de face) a recueilli les témoignage­s de nombreuses nounous étrangères qui travaillen­t ou ont travaillé dans des familles québécoise­s. Elles ont demandé l’anonymat par crainte de représaill­es.
CAPTURES D’ÉCRAN Notre journalist­e Brigitte Noël (de face) a recueilli les témoignage­s de nombreuses nounous étrangères qui travaillen­t ou ont travaillé dans des familles québécoise­s. Elles ont demandé l’anonymat par crainte de représaill­es.

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