Le Journal de Quebec

Lettre d’un homme bipolaire à sa mère

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Dans la vie, on n’a pas tous la même chance. Nos souffrance­s ne sont pas les mêmes non plus. Je ne suis pas là pour juger ton niveau de peine, mais j’aimerais qu’on se comprenne. Et pour ça, il est important de regarder ce qui se cache derrière les apparences, les sourires et les silences.

Souvent j’ai eu peur de m’exprimer… car je me sentais jugé avant même d’avoir ouvert la bouche. J’espère que tu sauras lire cette lettre positiveme­nt au lieu de te sentir persécutée. Si on avait su se regarder comme du monde, on aurait vite compris que tout le monde ne cherche qu’une chose : être aimé !

Mom, je sais qu’on se ressemble tous, toi comme moi, avec nos rêves comme avec nos difficulté­s pour les atteindre. Mais si on prend le temps de regarder à l’intérieur l’un de l’autre, on constate qu’on partage certaines valeurs similaires, même s’il y a des choses qui nous séparent. Face à la douleur, on a tous le coeur qui tremble. Les peurs nous aveuglent et on se laisse emporter par la colère. On cherche à fuir la réalité, et on oublie souvent qu’il vaut mieux comprendre sans juger, que pardonner nous fait grandir et laisse la place à de l’énergie positive.

Aider les gens veut dire qu’on leur consacre du temps et de l’énergie, mais ça ne veut pas dire qu’on les contrôle ni que ça nous donne le droit de les manipuler. On peut les aider juste en les orientant dans la bonne direction. Je note aussi que l’argent ça facilite la vie, mais que ça ne règle pas tout. Le coeur doit également faire partie d’une opération de sauvetage si on ne veut pas rater son coup. En conséquenc­e, j’ai choisi de me retirer de l’univers habité par certaines personnes de ma famille afin d’avoir une vie plus simple et plus positive. Sache que ça fonctionne bien pour moi. Soyons heureux, c’est ce que je nous souhaite ! Jean-jacques J’espère avoir bien interprété le sens de votre lettre, car je l’ai trouvé un peu confuse. Mais rassurez-vous, c’est souvent le cas quand on tente d’expliquer une situation où l’émotivité prend le dessus sur la raison. Vous me semblez avoir trouvé un certain équilibre malgré votre maladie dont vous ne faites mention que dans le titre de votre lettre à votre mère. J’espère que vous êtes fidèle à conserver une bonne hygiène de vie et à prendre rigoureuse­ment votre médication, des éléments essentiels pour maintenir le cap sur votre équilibre de vie.

À « Une mère peinée » qui racontait le refus de son nouveau chum de la partager avec la famille de ton fils, je fais une mise en garde. Si cet homme, comme te l’a dit Louise, n’aime pas passer un week-end par mois avec ton petit-fils (qu’il trouve bruyant) et ses parents (qui l’ennuient), tu devrais te poser des questions sur ses sentiments véritables.

J’en ai connu un du genre il y a quelques années et j’ai perdu deux ans de ma vie à me priver de voir mes proches pour ne pas le perturber. Crois-le ou non, il m’a plaquée là quand il a trouvé une blonde avec une piscine dans sa cour, ce que je n’avais pas. Sur terre il y aura toujours des profiteurs et celui-là me semble ressembler à celui que j’ai croisé. Une femme heureuse

Comme je le lui disais, il est difficile de bâtir une relation solide et en confiance avec quelqu’un qui ne nous accepte pas dans la totalité de ce qu’on est.

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