AVEC LES NORDIQUES PLUTOT QU'UNE DYNASTIE
Gerry Hart quitte les Islanders à au repêchage d' expansion
Pour le vétéran défenseur Gerry Hart, l’idée de se joindre aux Nordiques s’avérait un couteau à deux tranchants. Excité à l’idée d’intégrer une équipe d’expansion dans un marché qui lui était méconnu, il a tout de même été contraint de laisser derrière les Islanders, qui se préparaient à vivre une razzia de coupes Stanley.
Hart avait déjà 30 ans lorsque les Nordiques ont fait leur entrée dans la LNH et qu’ils le réclamaient par le biais du repêchage d’expansion.
Il venait de disputer les sept saisons précédentes avec les Islanders et sentait que l’équipe se dirigeait tout droit vers la gloire quand il a été appelé à changer d’adresse.
« On connaissait déjà de bonnes saisons à Long Island, mais tout le monde dans cette équipe avait le sentiment que quelque chose de grandiose s’en venait. À ma dernière saison là-bas, j’avais été limité par les blessures, mais je ne pensais pas que j’allais m’en aller comme ça », admet-il 40 ans plus tard.
L’instinct de Hart ne l’a certainement pas trompé. Dès qu’il s’est joint aux Nordiques, les Islanders ont jeté les bases de leur éventuelle dynastie avec la première de quatre conquêtes de suite de la coupe Stanley, en plus d’une participation à la finale.
Celui qui n’a finalement joué qu’une seule saison complète à Québec assure aujourd’hui que la gloire qu’il a effleurée, sans toutefois y goûter, ne l’a jamais rendu amer.
« C’est une déception, c’est sûr, mais je ne dirais pas que c’est de la frustration. Tu ne peux pas arrêter le progrès qu’une ligue veut faire et j’ai vraiment apprécié Québec. Les gens étaient merveilleux, j’ai fait l’effort d’apprendre le français et j’adorais le côté historique de la ville », clame-t-il.
DES DISSENSIONS
Ce qu’il a moins apprécié et qui a d’ailleurs mené à son départ après seulement six matchs la saison suivante, c’est le climat qui régnait dans le vestiaire.
Même si plusieurs anciens Nordiques de l’époque jurent que l’ambiance était bonne, Hart, qui agissait comme représentant de l’équipe auprès de l’association des joueurs, n’a clairement pas conservé le même souvenir.
« C’est malheureux que cette saison inaugurale dans la ligue ait été marquée par autant de dissensions dans le vestiaire. Certains individus faisaient tout pour miner l’autorité de l’entraîneur (Jacques Demers).
« On sentait aussi qu’il y avait des conflits dans la direction. Entre les joueurs, il n’y avait pas d’activités d’intégration en dehors de la glace. J’ai compris assez tôt que ça n’allait pas fonctionner et la saison suivante, on a décidé d’un commun accord que ça suffisait », explique Hart.
INVESTISSEMENTS PAYANTS
Après son passage éclair à Québec, Gerry Hart a terminé sa carrière à St. Louis et déjà, il avait la tête à différents investissements immobiliers qui ont bien rapporté dans la région de New York, où il est retourné vivre.
« J’étais de ces joueurs qui réalisent assez tôt qu’une carrière dans le hockey n’est pas éternelle. Je me suis toujours intéressé aux différents investissements que je pouvais faire. La vie après le hockey est un défi que j’ai adoré. »