Le Journal de Quebec

Découragea­nts Redskins

- Stéphane Cadorette stephane.cadorette @quebecorme­dia.com

Le roi est mort, vive le roi ! Les Redskins, dans l’espoir de s’extirper de leur médiocrité crasse, entendent encore une fois se doter d’un nouveau monarque. Mais que le futur souverain s’appelle Joe Gibbs, Mike Shanahan, Jay Gruden ou toute autre prochaine grande révélation, tant qu’il sera un porteur de couronne pastiche derrière un propriétai­re imbu, ses mains seront liées, et son pouvoir, limité.

Les Redskins ont viré Jay Gruden après une cinquième défaite de suite pour amorcer la campagne. Il est vrai qu’ils n’allaient nulle part, que l’entraîneur limogé a eu cinq saisons complètes pour faire ses preuves et qu’un changement de direction pourrait être profitable.

Sauf qu’à force de changer de direction à répétition depuis 25 ans, les Redskins tournent en rond de manière si grotesque qu’ils n’impression­neraient même pas un juge en patinage artistique.

SUCCESSION D’ÉCHECS

Depuis les glorieuses années de Gibbs, qui a amené trois conquêtes du Super Bowl à cette organisati­on regorgeant de fierté dans une lointaine autre vie, c’est le ravin de la grande désolation.

Depuis que Daniel Snyder s’est porté acquéreur de l’équipe en 1999, il y a eu plus d’entraîneur­s en chef (huit) qui ont défilé que de présences en séries (cinq).

Du lot, Marty Schottenhe­imer a démissionn­é au bout d’une seule saison, puisque le patron ne lui laissait pas la latitude voulue pour prendre des décisions. Le légendaire Gibbs est sorti de sa retraite en 2004 pour mieux y retourner quatre ans plus tard avant que la situation ne s’envenime.

Steve Spurrier, qui a connu du succès sur la scène universita­ire et qui devait révolution­ner les stratégies offensives dans la NFL, s’est avéré un flop monumental au bout de deux ans. Mike Shanahan, au terme de quatre saisons théâtrales et de mélodrames indignes d’un mauvais film de série B, a été remercié.

UNE OMBRE QUI PLANE

Dans tous les cas, il y a un dénominate­ur commun, et c’est le propriétai­re. Un grand patron qui tient à être impliqué même s’il n’a pas souvent prouvé qu’il pouvait prendre des décisions éclairées.

Encore au dernier repêchage, des rumeurs persistant­es ont circulé voulant que l’état-major des Redskins et l’entraîneur-chef soient divisés quant au choix du quart-arrière de franchise, qui est devenu Dwayne Haskins.

Gruden a mal réagi en l’envoyant dans la mêlée face aux Giants en cours de match, même si l’offensive autour de lui était criblée de blessures.

Le point n’est surtout pas de prétendre que Gruden méritait à tout prix de conserver son poste. Ce qu’il faut noter, c’est plutôt qu’un jeune quartarriè­re se retrouve maintenant dans une posture inconforta­ble, lui qui devra apprendre un autre système, d’un autre entraîneur, sous les commandes d’un autre coordonnat­eur.

Car si les Skins ont mal paru dans la gestion de leurs entraîneur­s au fil du temps, c’est aussi grave sinon plus en ce qui concerne leur incessante chaise musicale de quarts-arrière. Et pendant ce temps, du moins depuis 2010, le président Bruce Allen, fidèle allié de Snyder, conserve confortabl­ement son poste en dépit d’un rendement de 59-89-1 sous sa gouverne.

Le prochain entraîneur-chef devra s’assurer d’avoir les coudées franches pour établir et appliquer son plan. Mais quel brillant esprit souhaite vraiment s’embarquer dans la galère des Redskins ? À Washington, c’est peut-être le carrosse qu’on doit changer et non le pilote.

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PHOTO D’ARCHIVES, AFP L’ex-entraîneur-chef Jay Gruden (photo) et le propriétai­re Dan Snyder, qui n’est jamais loin des opérations football, sont impliqués dans le plus récent divorce chez les Redskins.
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