BEAUCEVILLE A DU MAL À SE RELEVER
Six mois après les inondations, les progrès se font rares
Six mois après la pire inondation en 25 ans, plusieurs citoyens et commerçants de Beauceville ont le moral dans les talons devant la relance de l’activité économique qui se fait à pas de tortue.
Outre les stations-service et la succursale de la SAQ qui sont ouvertes, seul le restaurant Tim Hortons a pu recommencer à servir des clients au mois d’août.
La municipalité est toujours privée de sa seule épicerie ; même chose pour le Subway, le Valentine, le Bar le Duc et le restaurant Normandie, qui sont encore fermés.
« C’est mort, ici. On n’avait même pas un endroit pour prendre un café. On va à Saint-victor ou Saint-georges », lancent Jean Bolduc et André Lessard, deux retraités qui surveillaient les travaux près de l’ancien bar l’entracte.
Le 16 avril dernier, la rivière Chaudière a englouti une bonne partie du centre-ville.
Les résidents avaient peine à croire à l’ampleur du désastre. Du jamais-vu depuis 1991.
À ce jour, une dizaine de maisons seront démolies. Ailleurs, à Sainte-marie, plus de 200 maisons et immeubles à logements laisseront place à des terrains vagues.
PAS D’ÉPICERIE
Placardé depuis le mois d’avril, le IGA de Beauceville pourrait rouvrir dans un peu plus d’un mois.
« La date de réouverture sera dévoilée au courant du mois de novembre. Il nous fera plaisir de vous en faire part aussitôt que possible », a simplement mentionné Pierre-olivier Jinchereau, membre de la famille de copropriétaires.
« Ça fait dur. Le moral monte et descend. On a notre plan de match et tout est commencé, mais ça prend du temps et c’est parfois très décourageant », a confié Marquis Fortin, propriétaire du restaurant Normandie.
L’immeuble est récemment tombé sous les pics des démolisseurs, et M. Fortin croit être en mesure d’ouvrir d’abord son nouveau bar pour la période des Fêtes. Le restaurant suivra un peu après. Le nouveau bâtiment sera surélevé d’environ six pieds pour éviter une nouvelle inondation.
DES MOIS D’EFFORTS
L’homme d’affaires de 59 ans se dit à la fois trop jeune pour arrêter et trop vieux pour tout recommencer.
« Ça fait six mois qu’on se creuse la tête. Il y a eu les ingénieurs, le permis et les assurances. Ça ne finit plus. Et on n’a aucune aide du gouvernement », ajoute sa conjointe Nancy Boucher.
Selon les règles du programme d’indemnisation, une entreprise doit enregistrer un chiffre d’affaires maximal de 2 millions de dollars pour les deux années précédant le sinistre pour espérer obtenir de l’aide. Leur commerce dépassait légèrement ce seuil.
Le maire de Beauceville travaille d’arrache-pied, mais prône la patience.
« J’aimerais mieux avoir une économie plus florissante, mais on a de beaux projets. C’est pas vrai que Beauceville va rester à terre comme ça. J’ai aussi des citoyens en détresse que je dois aider. C’est encore plus préoccupant. Je crie fort et je ne veux pas que ma population meure parce que le niveau supérieur ne fait rien », exprime François Veilleux. Les élus de Beauceville et des spécialistes présenteront ce soir à la population les mesures d’atténuation qui seront réalisées dès cette année « dans la rivière » pour diminuer les risques d’inondation.