François Legault en campagne électorale ?
Plusieurs observateurs avancent que François Legault aura été le politicien québécois qui s’est le plus démarqué lors de cette campagne électorale fédérale. C’est loin d’être faux.
Par sa capacité à défendre les valeurs des Québécois, il aura su briller, tout en portant ombrage à la majorité de ses homologues fédéraux. Particulièrement Justin Trudeau.
LOI 21
Car s’il faut identifier un moment en particulier où la popularité du chef libéral en a pris pour son rhume au Québec, c’est au travers des débats entourant la fameuse loi 21 sur la laïcité.
Nombreux sont ceux qui ont reproché au chef caquiste de s’être immiscé dans la course au pouvoir canadien en exigeant des chefs qu’ils s’engagent à ne pas contester la loi 21, ou encore en s’interrogeant à voix haute sur les déclarations du PM Trudeau. Était-ce déplacé ? Que non !
Au contraire, monsieur Legault a saisi l’importance du débat quant au respect des valeurs québécoises. C’est pourquoi il a voulu s’assurer que le débat ne serait pas escamoté par des phrases creuses et des positions mollassonnes.
À partir de ce moment, les électeurs d’ici ont eu l’heure juste. Justin Trudeau n’écarte pas la contestation légale. Andrew Scheer n’aime pas cette pièce législative, mais il s’est engagé mille fois à ne pas y toucher. Jagmeet Singh dit fermer la porte, mais on comprend qu’elle n’est pas barrée à double tour. Et Yves-françois Blanchet appuie sans réserve la démarche québécoise.
En se tenant debout, Legault aura permis aux électeurs de voter de manière éclairée.
ESPAGNE
C’est la même chose en ce qui concerne les tristes événements qui se déroulent présentement en Espagne alors que des dirigeants catalans se sont vu imposer des peines de prison révoltantes en raison de leur détermination à vouloir permettre au peuple de s’exprimer sur la question d’indépendance de la Catalogne.
François Legault a publié un communiqué de presse, hier, dans lequel il évoque l’impossibilité de demeurer insensible à la situation qui prévaut. Sans condamner avec véhémence, il mentionne souhaiter une négociation pacifique.
Encore là, certains seront portés à juger la sortie du PM. Car cette position tranche avec celle de Justin Trudeau, qui a bêtement affirmé qu’il s’agissait de politique interne en Espagne. Encore là, le chef libéral souffre de la comparaison.
Mais Legault ne le fait pas pour nuire. Il sait que les Québécois sont sensibles à la question de l’autodétermination des peuples.
Que peu importe si nous sommes souverainistes ou fédéralistes, l’on apprécie le fait que chez nous, c’est la démocratie qui prévaut et nous nous attendons à ce que tous les peuples jouissent de la même chance que nous avons eue.
François Legault ne cherche pas à influencer le vote, mais plutôt à sentir, à exprimer et à incarner ce que nous sommes et ce que nous voulons. C’est pourquoi il jouit pour l’instant d’une grande popularité, alors que d’autres suscitent l’indifférence, le cynisme ou le mépris.