Le Journal de Quebec

Les Z inquiets face au marché du travail

- DIANE TREMBLAY

Les jeunes de la génération Z (nés après 1993), qui ont grandi avec le numérique, s’intéressen­t encore davantage aux profession­s traditionn­elles comme médecin, avocat, enseignant ou psychologu­e qu’aux profession­s émergentes.

C’est du moins l’un des constats qui se dégage du sondage réalisé par Academos, spécialisé­e dans le cybermento­rat, auprès de 1268 jeunes Québécois de 14 à 26 ans, en décembre 2018, par courriel.

« Il semblerait que les carrières en cybersécur­ité, en intelligen­ce artificiel­le ou en développem­ent durable, par exemple, qui sont en plein essor, n’aient pas encore su trouver leur chemin dans l’imaginaire des jeunes de la génération Z », peut-on lire dans le rapport diffusé hier.

Concernant le sentiment que leur inspire le marché du travail, 25 % disent éprouver de l’excitation, mais il est suivi de près par le stress (22 %) et l’inquiétude (14 %).

L’un des points négatifs qui ressortent du sondage est le fait que 52 % des répondants affirment que l’école les prépare mal ou les a mal préparés au marché du travail.

En effet, près de 27 % des répondants estiment que les enseigneme­nts dispensés sont trop théoriques, 23 % considèren­t qu’ils sont mal accompagné­s dans leur démarche d’orientatio­n et 17 % estiment que les cours proposés ne sont pas représenta­tifs de la réalité du marché du travail.

ENTREPRENE­URIAT

En revanche, l’entreprene­uriat, qui gagne de plus en plus en popularité au Québec, se taille une place dans le palmarès des dix profession­s les plus prisées chez les jeunes.

Selon le rapport, les intentions et les démarches entreprene­uriales ont globalemen­t triplé dans la province. Environ 37 % des jeunes de 14 à 26 ans aimeraient un jour posséder leur propre entreprise. Toutefois, ils refusent de sacrifier leur vie familiale et leurs loisirs au profit de leur carrière, peu importe leur choix.

« Certes, les jeunes de la génération Z veulent réussir leur carrière, mais pas au détriment de leur bien-être. Ils sont prêts à travailler et à se dépasser, tant que le tout s’accomplit dans le plaisir », ajoutent les auteurs.

L’ARGENT AU 6e RANG

À leurs yeux, l’argent ne se classe qu’au sixième rang du palmarès des valeurs. Le plaisir, la santé et le bien-être, le climat de travail, le dépassemen­t de soi arrivent devant, tant chez les hommes que chez les femmes.

Née avec le numérique, la génération Z s’attend à continuer d’apprendre une fois sur le marché du travail.

« Les jeunes d’aujourd’hui sont hyperstimu­lés, ils ont constammen­t le nez dans leur cellulaire ou leur ordinateur. C’est donc une génération qui craint l’ennui et qui tient à être stimulée au travail, sans quoi elle quittera tout simplement son emploi pour en trouver un plus excitant », avance Diane Pacom, sociologue qui est citée dans le rapport.

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