Nemaska Lithium supprime la moitié de ses effectifs
Incapable de finaliser un nouveau montage financier, la minière québécoise Nemaska Lithium a annoncé hier la suppression de 64 postes (la moitié de ses effectifs), en plus de réduire considérablement ses activités. À la Bourse de Toronto, les investisseurs n’ont pas apprécié ce report de production. Le titre de Nemaska Lithium a chuté de 23 %, à 18 cents.
« Cette décision difficile résulte d’un examen rigoureux de la situation actuelle, dans le but de faire une utilisation optimale de nos liquidités et d’assurer la continuité du projet », a précisé la direction de la minière de 130 employés.
Nemaska cherche toujours à boucler le financement de 375 millions $ pour terminer les travaux de construction de sa mine de lithium à Whabouchi, dans le nord du Québec, et de son usine de transformation à Shawinigan. Le sel de lithium de la minière sert à la fabrication de batteries pour les voitures électriques, notamment.
Le coût du projet, qui devait s’élever à 1,1 G$, avoisine maintenant 1,5 G$.
L’usine de la phase 1, à Shawinigan, cessera ses activités à la fin de décembre 2019, et les activités de sa mine à Whabouchi ralentiront jusqu’à la mise en hivernation du site.
« Une fois le financement complété, nous serons en mesure d’avoir une meilleure visibilité sur la reprise plus soutenue de nos activités et sur le calendrier d’exécution du projet », a fait savoir hier le PDG de Nemaska Lithium, Guy Bourassa.
Malgré d’importants problèmes de liquidités, Nemaska dit détenir des capacités de financement de 138 M$ dans ses coffres.
DISCUSSIONS AVEC PALLINGHURST
La direction de Nemaska s’est donné jusqu’à la fin décembre pour s’entendre avec le fonds européen Pallinghurst, qui souhaite investir 600 M$ dans l’entreprise.
Pallinghurst dit être un investisseur de long terme et s’attend à ce que son placement dans Nemaska rapporte sur une période de 10 ans. D’ici une entente avec Pallinghurst, Nemaska pourrait toutefois devoir renégocier les taux d’intérêt qu’elle verse à des investisseurs européens d’une créance obligataire de 350 M$ US.
Parmi les gros actionnaires de Nemaska Lithium, on compte Investissement Québec (130 M$) et la banque japonaise Softbank.