Airbnb devra payer pour avoir dissimulé des frais cachés
Des milliers d’usagers recevront un crédit échangeable sur une réservation
Une récente entente entre Airbnb et un bureau d’avocats, dans le cadre d’un recours collectif contre des frais « cachés », permettra à des centaines de milliers d’utilisateurs de recevoir jusqu’à 45 $ CA en crédit échangeable lors de leur prochaine réservation.
Hier, le géant américain a fait parvenir par courriel à ses clients de l’information entourant ce dossier. Dans la missive, on note que le 23 septembre, la Cour supérieure du Québec a autorisé cette action collective pour les fins d’un règlement.
La démarche devant les tribunaux visait le fait que le prix pour une réservation était « supérieur à celui annoncé lors de la première étape de navigation sur la plateforme, excluant la taxe de vente du Québec ou la taxe sur les produits et services ».
En fait, le cabinet LPC avocats et le plaignant Martin Banoon dénonçaient, en 2017, lors de la demande en recours collectif, l’ajout de frais de services « cachés » au prix initial de la location, allant de 13 % à 17 %. Une mesure qui contrevenait à la Loi sur la protection du consommateur.
C’est Velvet Payments qui a été désigné par le tribunal à titre d’administrateur des réclamations.
Les personnes qui pourront profiter du 45 $ doivent avoir effectué une réservation à partir du Québec entre le 22 août 2014 et le 26 juin 2019, et ce, peu importe leur destination. Cette décision n’inclut pas les réservations pour affaires.
À titre d’information, en 2016, Airbnb comptait plus de 820 000 voyageurs québécois qui utilisaient son site d’hébergement en ligne.
L’entreprise n’a pas voulu fournir le nombre de personnes qui pourraient profiter du crédit. L’audience d’approbation du règlement est prévue pour le 3 décembre, à Montréal.
La demande en recours collectif contre Airbnb avait été déposée par l’avocat Joey Zukran de la firme LPC avocats. Il n’a pas été possible de le joindre, hier.
Initialement, il réclamait le montant total des frais de service payés depuis le 22 août 2014 à titre de dommages compensatoires. Il demandait aussi un montant de 100 $ à titre de dommages punitifs pour chaque utilisateur.
FAÇON DE FAIRE MODIFIÉE
Par ailleurs, en plus du crédit jusqu’à 45 $, Airbnb a revu au mois de juin sa pratique commerciale afin qu’elle respecte la loi québécoise concernant l’affichage des tarifs.
Dans le jugement, on peut lire que le crédit pourra exclusivement servir lors d’une prochaine réservation. Il ne sera pas monnayable et il variera en fonction du nombre total de réclamations. Le crédit sera valable pour une période de 24 mois.
Même si elle accepte l’entente, l’entreprise Airbnb nie avoir enfreint la loi. En signant l’accord, elle cherchait à « éviter un procès et les frais et débours additionnels ».